Leave a Scar [Caïn - Eden]

Leave a Scar Caïn/Eden - Le 10 Avril 2050

Caïn s'était levé de très bonne humeur. Cela faisait d'ailleurs un moment que ça ne lui était pas arrivé. Il était déjà tard, mais le blond avait moult à faire. Il fallait qu'il passe au quartier général de la Adhams PC Corps pour voir comment se débrouillait Martin avec ces affaires.

En effet, depuis quelques semaines, absorbées par la recherche de nouveaux investisseurs, et dernièrement par la compagnie d'Eden, Caïn avait quelque peu délégué ses fonctions à un jeune homme plein d'avenir. Martin, c'était son nom, avait eu un petit débordement avec la justice et Caïn l'avait couvert, lui offrant avocats de renom contre un serment de loyauté absolue.

Pour l'instant, ça semblait fonctionner. Mais le jour où le gosse ferait un pas de travers ou tenterait de le tromper, Caïn avait quelques armes en réserve. Il était apparu que Martin avait un faible pour les prostituées, et de très jeune âge. Aussi, avec un antécédent de viol sur mineure, même si le procès avait fini par conclure à un non-lieu grâce à un vice de procédure mis en lumière par l'avocat personnel de Caïn, Martin ne serait pas près de sortir de prison.

Mais pour l'heure, Caïn avait abandonné sa paranoïa et se concentrait sur l'objectif de sa journée. Dès qu'il aurait vérifié que le gamin se tenait à carreau, il se rendrait dans une bijouterie dans Red Carpet Grave pour récupérer la commande qu'il avait passé quelques jours auparavant. Ensuite, il se rendrait au bureau de son Eden pour lui faire la surprise.

Le blond sourit un instant en face du miroir, ajustant la cravate pourpre qu'il portait pour l'occasion. Lui qui avait horreur de ces morceaux de tissus envahissant qui l'empêchait d'entrouvrir son col de chemise, avait finalement décidé que ça plairait surement à Eden.

Caïn passa un dernier coup de brosse dans ses cheveux, les rejeta en arrière pour finir par les attacher en un catogan lâche, libérant quelques mèches qui entouraient son visage. Il ajouta un touche de parfum, enfila la veste du costume italien qu'il avait revêtu, ferma le second bouton et lança un regard charmeur à son reflet.

C'était parfait. Il sortit de la salle de bain en claquant la porte, passa devant le lit et se rendit dans la cuisine où il attrapa son blouson en cuir et ses bottes.

Dès qu'il fut prêt, il saisit ses lunettes de soleil qu'il posa sur son nez et son casque avant de sortir pour rejoindre sa moto sur le parking de l'immeuble.

La sensation grisante de la vitesse lorsqu'il poussait le moteur sur la route, slalomant entre les voitures, ne faisait qu'accentuer cette impression de bonheur qui envahissait sa poitrine lorsqu'il pensait à son brun.

Lorsqu'il arriva à l'entrepôt dans Long Hard Road Out of Hell où Martin gérait les investissements en ligne depuis une unité centrale surpuissante et surprotégée, Caïn constata que le gamin était seul. Un bon point, car souvent, des investisseurs avides, prêt à passer au cercle supérieur, venait insister pour sauter des étapes, sans comprendre le mécanisme mathématique du système. Et Martin n'était pas apte à gérer ça.

Il parla un instant avec le gosse qui le regardait toujours avec une sorte de fascination admirative qui flattait son égo presque autant qu'il suscitait son indifférence. Caïn s'assura que la situation était sous contrôle, donna ses instructions pour la journée et le lendemain et partit aussi vite qu'il était venu.

Il fallait décidément qu'il se trouve un associé. Caïn remonta sur sa moto et fonça en direction de Red Carpet Grave. Dès qu'il arriva devant la bijouterie, il se gara rapidement pour entre dans la boutique. Un coup d'œil à son téléphone et il constatait qu'il était déjà en retard.

Il grognait déjà, maugréant sur les embouteillages en pénétrant dans la bijouterie. En lançant un regard aux alentours, il remarqua que l'assistance s'était figée. De si bon matin, la clientèle comportait presque exclusivement les futures mariées qui venaient choisir les alliances, première tâche en tête d'une liste interminable de choses à faire dans la journée.

Et bientôt, les clientes comme les employées cessèrent tout mouvement pour le dévisager. Comme si un homme d'environ un mètre quatre-vingt-dix, retirant sa tenue de motard pour dévoiler un costume Armani bien taillé et qui se dirigeait vers le comptoir pour récupérer le bracelet qu'il avait commandé pour son compagnon, était un phénomène dont la rareté n'avait d'égale que la splendeur.

En quelques minutes, Caïn avait récupéré le bijou gravé, emballé dans un écrin rouge des plus pompeux, renfilé son manteau et ses lunettes avant de quitter les lieux en saluant d'un sourire radieux, la demi-douzaine de femelles en chaleur qui le dévisageait avec des yeux ronds.

Il repartit bien vite en direction de l’ex quartier de la City qui faisait maintenant partie des Flowers of Evil où Eden travaillait, dans l'immeuble privé de sa société. Il se gara devant l'entrée en laissant sa moto aux bons soins d'un voiturier qu'il menaça de mort s'il retrouvait une seule rayure sur la carrosserie et se dirigea promptement vers l'entrée.

Caïn traversa le hall, délaissa l'ascenseur pour monter les treize étages à pied. Tant pis s'il sentait le phoque en arrivant au-dessus, rien ne pourrait le décider à s'enfermer dans une cage d'acier en compagnie d'inconnu, si ce n'était pour un combat de catch, peut-être.

A peine essoufflé et transpirant légèrement, il passa le dernier pallier avant d'ouvrir la porte à battante qui donnait sur le couloir attenant au bureau d'Eden. La porte était encore ouverte, aussi, il se glissa dans le bureau pour se trouver face à son brun.

La journée avait mal commencé, très mal. Il avait perdu un des contrats les plus importants de sa carrière que son principal concurrent lui avait piqué sous le nez. Et ça c’était le cadet de ses soucis. La principale raison de son mal être était le manque. Bien sûr. Il était en train de manquer de tout, il n’avait plus d’ecstasy depuis plusieurs jours, et, pire encore, bien qu’il ne pense pas que ce soit possible, il était en manque de la chaleur des bras de son amant.

Il était donc assit dans son bureau, observant du coin de l’œil le ballet qu’effectuaient ses doigts en tremblant sur la table de bois lisse, impossible de se concentrer sur autres chose bien qu’il avait encore une montagne de travail à effectuer. Il adoptait, bien entendu, son masque d’une froideur polaire lorsqu’une tierce personne ne venait le déranger, ce qui arrivait à peu près toute les minutes. Il voulait rentrer chez lui se mettre au lit et ne plus se réveiller. Plutôt aller chez Caïn et dormir dans ses bras. Et ingurgiter autant de ses putains de cachets qu’il était humainement possible de le faire.

Et voilà, il avait encore entendu ce stupide ascenseur. Qui viendrait l’emmerder cette fois ? Eden n’en avait pas la moindre idée et en fin de compte il n’en avait absolument rien à faire, il allait procéder de la même façon qu’il avait fait depuis le début de la journée, à savoir l’expédier vers l’envoyeur sans même chercher à comprendre de quoi il en retournait.

Il faisait face aux baies vitrées lorsqu’il entendit le « ding » signifiant que l’ascenseur arrivait à son étage. Il se tourna vers la porte lorsque celle-ci s’ouvrit à la volée, prêt à envoyer vertement sur les roses son futur interlocuteur. Et il eut la très désagréable surprise de se trouver face à une des personne qu’il avait déjà du mal à voir en temps normal, mais là…C’était un des agents de marketing, il s’appelait Mayers, ou Marold si Eden se souvenait bien. Il ne faisait pas du mauvais boulot mais il était si persuadé d’être le meilleur en tout domaine qu’il était impossible d’avoir une conversation avec lui sans avoir envie de l’étrangler sauvagement.

Et voilà, tel qu’Eden l’avait parié avec lui-même, ce crétin était venu lui demander une augmentation, problème familiaux, travaux exemplaires, bon et loyaux service pas comme untel ou un autre. C’était tellement agaçant ! Ce Mayers (ou Marold) avait vraiment de la chance de bien bosser sinon il y a bien longtemps qu’Eden l’aurait viré, prétextant n’importe quoi, une faute professionnelle, une réduction des effectifs, vraiment n’importe quoi pourvu qu’il n’ait plus à s’occuper ni de lui ni d’aucun autre employé de ce genre.

Eden avait écouté l’interminable discours de cet abruti sur sa carrière particulièrement parfaite. Enfin…Il faisait semblant d’écouter. Il prêta par contre une oreille tout à fait attentive lorsque Mayers, ou peu importe qui, passa à la partie ou il faisait l’éloge de son merveilleux PDG, qui, il faut le dire, était vraiment un des meilleurs pour lequel il n’avait jamais travaillé et qu’il était très fier d’être à son service. Ah, enfin une partie digne d’intérêt, même s’il n’en pensait pas un mot cela va s’en dire.

Lorsqu’il eut terminé de parler, enfin, l’employé regarda l’employeur, une lueur franche d’espoir dans le regard, lueur qui ne suffisait d’ailleurs pas à masquer son assurance d’être le meilleur. Eden fit mine de réfléchir longuement. Naturellement il n’avait pas l’intention de donner le moindre sous en plus de ce qu’il lui donnait déjà, il gagnait bien assez, voir même un peu trop. Il usa de ce stratagème bien connu de tous les PDG pour se débarrasser des gêneurs : de coup du « on en reparlera une autre fois, je vais réfléchir ». Naturellement, il était déçu. Si bien qu’il quitta le bureau la tête basse, en oubliant par a même occasion de refermer la porte derrière lui.

C’était quelque chose qui irritait vraiment Eden, ce genre de trucs qui font grincer des dents. C’est vraiment pas grand-chose pourtant mais ça a le don de vous faire sortir de vos gonds Il s’apprêtait à se lever pour aller refermer la porte avec violence, pourtant la porte n’avait rien fait mais bon…Lorsqu’elle s’ouvrit à nouveau. Il retomba sur son siège et soupira longuement.

« Quoi encore… ? »

Lança-t-il avant de lever les yeux vers la personne qui venait d’entrer, qui n’était autre que Caïn. Eden ressentit comme une bouffée d’oxygène en s’en apercevant. Peut-être allait-il bien finir la journée en fin de compte…Il se leva pour aller accueillir le blond d’un baiser passionné, avant de refermer la porte avec lenteur.

A peine Caïn avait-il passé la porte du bureau de son brun, accueilli par le ton agressif de son amoureux qui ne s'attendait surement pas à la voir, qu'il avait ravit ses lèvres et fermer le battant derrière eux, l'invitant implicitement à entrer.

Le blond savoura le contact doux et tendre des lèvres d'Eden, pressant délicieusement les siennes pour dévorer sa bouche avidement. Il glissa un bras dans le creux de ses reins mais s'écarta bien vite, ne cherchant pas à approfondir trop longtemps une étreinte qui l'amènerait à prendre le brun sur son bureau ...

Il suivit un instant le brun détaillant l'intérieur de son bureau. C'était immense et tout le mur du fond était recouvert d'immense baies vitrées donnant sur l'ancien quartier de la City au coeur du nouveau Flowers of Evil.

Le sommets des plus hauts bulding semblaient narguer le ciel de leurs antennes pointues. Les routes découpées au cutter dessinaient d'obscurs symboles à travers les rues, formant un labyrinthe complexe au coeur de Londres.

Quelques arbres poussaient au milieu des feu de signalisation et des panneaux publicitaires bâchés. Car depuis l'avènement du régime de Lord Willowcraft, la publicité était prohibée au même titre que toute forme de prosélytisme. Seules subsistaient quelques entreprises gérées par des Sloth Angels qui gardaient le monopole sur la publicité dans tous l'état.

Au loin, derrière le nuage brun de pollution qui s'élevait des usines de pétrochimie, Caïn apercevait les quartiers populaires désaffectés durant la grande purge. Les maisons résidentielles aux jolis jardinets entourés d'une barrière verte vernie avaient laissé place à de vieilles bâtisses taguées et délabrées à qui il manquait portes et fenêtres.

Même si tout autour de Caïn semblait identique à ce que cela avait toujours été, il se rendait compte que la ville avait souffert, meurtris par les descentes des Pride Sky et la dégradation des gang de Poison Steal.

Le blond détourna bien vite son regard du lugubres paysages qui s'étendaient hors de la couronne privée de Greedy Men. Bien qu'il ait rejoint la milice, Caïn ne cautionnait pas pour autant les méthodes du Lord. Et il haïssait plus que tout ces serpents de Greedy qui se prenaient pour la nouvelle jeunesse dorée de Londres.

Le bureau d'Eden était splendide, tout à fait conforme à ce que l'on pouvait attendre d'un Sloth Angel. Les meubles design et le bureau en bois poli n'avaient rien de clinquant mais un oeil affuté aurait reconnu la firme prestigieuse dont ils étaient issus.

Partout il y avait des dossiers, des montages de papiers rangés dans des pochettes cartonnées, dissimulant sans doute plus de choses que Caïn ne pourrait l'imaginer. Même s'il gérait sa propre boite, Caïn s'occupait rarement de la paperasse, déléguant cela à son bras droit Martin. Pareillement, il ne rendait pour ainsi dire jamais ses rapports au bureau et laissait ses collègues les remplirent à sa place.

Caïn était un homme d'action. Il n'aimait ni parler ni attendre, mais agir. Et c'est sans doute pour cela qu'il se blottit contre le dos d'Eden, humant délicieusement l'odeur de ses cheveux, avant de murmurer à son oreille, lapant d'une langue mutine la pâleur de son cou.

"J'ai un cadeau pour toi 'Den !"

Eden avait vraiment apprécié la réponse de Caïn à son baiser. Il adorait sentir l’excitation qu’il provoquait à chaque fois dans le corps du blond et, s’il n’avait pas reculé, il lui aurait sans doute arraché tous ses vêtements et l’aurait pris sur le bureau sans ménagement. Peut-être qu’au fond, le plus étrange serait qu’Eden se serait laissé faire. En vérité il aurait même était plutôt favorable à cette idée, mais Caïn s’était détaché de lui.

À vrai dire on aurait même dit qu’il n’y avait pas que de lui qu’il s’était détaché, le blond semblait également avoir quitté la réalité. Il avait l’air plongé dans une sorte de rêverie nerveuse alors qu’il observait le bureau d’Eden autour de lui ainsi que le triste paysage visible depuis les baies vitrées.

Pour y avoir travaillé tous les jours depuis quelques années, Eden ne savait que trop bien à quel point le panorama qu’il avait depuis son bureau c’était dégradé. Londres, mais également tout le Royaume-Unis, n’était plus que l’ombre de lui-même. Lors de crises économique suivant des révolutions et des changements brutaux de gouvernement, on voyait se libérer la folie des hommes. La recrudescence de violence au cours des dernières années avait dégradé la ville à un point tel qu’elle était méconnaissable.

C’est une des principales raisons qui poussaient Eden à fermer les stores souvent lorsqu’il travailler. Il n’en pouvait plus de cette vue. Mais il nourrissait l’espoir qu’un jour tout redevienne, à défaut d’être exactement comme avant, beau, sain et agréable à vivre.

Et encore. Eden avait la chance d’être né riche et de ne pas avoir vraiment souffert de ce brusque changement mais il plaignait les autres, ceux qui devaient encore se battre pour vivre en pseudo liberté, privés de toute distraction qui leurs permettrait d’avoir la force mentale de réfléchir à demain.

Oh bien sûr, Eden était affreusement égoïste. Il n’éprouvait aucun besoin d’aider les rebelles. S’il le faisait c’était juste pour exprimer son propre mécontentement, encore une fois, tout revenait à lui. Il en avait toujours été ainsi de toute façon, et il ne s’en plaignait pas : c’était agréable d’être au centre du monde…

Perdu dans ses propres réflexions, il n’avait pas vu Caïn sortir des siennes et enlacer sa taille en se collant contre son dos, si bien qu’il sursauta légèrement avant de sourire. Il sentit avec délectation la langue de son blond parcourir sa nuque avant de l’entendre murmurer :

"J'ai un cadeau pour toi 'Den !"

Le cœur d’Eden s’emballa légèrement, il ignorait si c’était à cause du fait que Caïn soit si proche de lui ou bien du fait qu’il avait fait une telle révélation mais ces palpitation n’était pas désagréable. Bientôt la curiosité s’empara de lui. Un cadeau ? De quoi pouvait-il s’agir ? Etais-ce quelque chose de matériel ou pas ? Ne tenant plus, il murmura d’une voix légèrement rauque :

« Ah oui… ? De quoi s’agit-il… ? »

Avant de se tourner vers Caïn, les yeux brillants de curiosité.

Caïn profita de l'impatience d'Eden pour se faire désirer un peu, sortant le paquet emballé dans un sac de papier kraft informe qui fit perdurer le suspense. Il l'exhiba devant son brun en le faisant tourner entre ses doigts.

Appréciant l'air surpris et curieux d'Eden, il entreprit de retirer son blouson de cuir ainsi que ses gants de moto. Il posa le tout sur l'une des chaises côté visiteur du bureau et se reconcentra sur son amant.

Caïn essayait de se retenir d'ouvrir l'écrin devant ses prunelles vermillon mais le blond se retint encore un instant, savourant les quelques secondes que durerait cette attente. Pour quelqu'un comme Eden, attendre pour quelque chose que l'on désirait se rapprochait de la torture psychique.

Et cela amusait beaucoup Caïn. Finalement, le voyant trépigner, il extirpa le petit écrin pourpre du sachet brun qu'il jeta par terre sans ménagement. Le blond agita la boite entre ses mains avant de la lancer au brun pour qu'il l'a rattrape.

"Tu verras bien ! Ouvre." proposa-t-il avec un sourire gracieux.

Alors qu'il s'était débarrassé du présent qu'il avait acheté quelques minutes auparavant, Caïn fit pivoter une chaise et se laissa glisser dessus, attendant les jambes outrageusement écartées, qu'Eden ouvre son paquet cadeau.

C'était la première fois depuis la mort de Gabriel que le blond achetait un objet à quelqu'un. De plus, il était toujours compliqué de choisir un bijou, particulièrement difficile compte tenu du fait que les deux hommes ne se fréquentaient que depuis peu.

Caïn espérait de tout coeur que le bracelet plaise à Eden. Après tout, il l'avait choisi en fonction des gouts du brun et le prix qu'il lui avait couté ne le rendrait que plus attractif aux yeux de son amant qui avait toujours été habitué au luxe.

De toute façon, s'il n'était pas satisfait, Caïn n'aurait qu'à rendre le bijou à la boutique et proposer à Eden d'en choisir une autre. Mais il lui faudrait avouer qu'il serait extrêmement vexé si le brun rechignait son cadeau.

Aussi, il attendait l'air beaucoup plus détendu qu'il ne l'était en réalité, qu'Eden défasse le ruban de satin et ouvre l'écrin recouvert de velours pour découvrir la fine chaine d'or blanc incrustée de rubis qu'il avait choisi pour lui.

"Allez, dépêche toi, ouvre-le !" insista Caïn en plongeant son regard foncé dans les prunelles pourpres de son amant.

Ah, alors Caïn avait décidé de le rendre dingue ? Eden sautillait sur place en essayant de voir ce qui se cachait sous le papier kraft alors que Caïn l’agitait sous son nez. Le brun ce retenait à grand peine de lui sauter dessus pour lui arracher des mains, s’il le faisait il risquait d’abimer le présent, et son blond aussi, même si ce dernier était moins fragile sans doute.

Il bouillait d’impatience, de désir, de colère, de folie alors qu’il voyait Caïn retirer lentement sa veste de cuir et ses gants, révélant son corps moulé dans un costume chic parfaitement ajusté, Armani sans doute si Eden ne se trompait pas. Ils étaient rare de nos jour ce qui ne les rendait que plus attrayant.

A dire vrai il se fichait pas mal de comment Caïn était habillé pour le moment, il s’en occuperait plus tard. Maintenant tout ce qu’il voulait c’est savoir ce qui se trouvait dans cette fichue boite que son blond venait de déballer sous ses yeux qui sortaient presque de son crâne tant ils avaient envie de voir au travers.

« Tu verras bien ! Ouvre. »

Lui lança Caïn en même temps que la boite. Les mains d’Eden tremblaient si fort qu’il craint un instant de ne pas réceptionner l’écrin. Mais, et heureusement, la boite parvint à destination et il l’attrapa sans trop de difficulté. Il vit vaguement Caïn s’assoir sur une des chaises pivotante, celle sur laquelle il avait déposé ses affaires, en écartant les jambes de façon totalement obscène si bien qu’il releva les yeux pour le dévorer du regard.

Bon sang mais ça devrait être interdit d’être aussi beau ! Pensa Eden en s’approchant de lui inconsciemment. Non mais attendez c’est pas facile de penser à autre chose quand on a ça sous les yeux, c’est à damner un saint…

Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas été attiré par quelqu’un à ce point et ça ne lui déplaisait par vraiment, il faut dire qu’il y avait de quoi être attiré…Le blond était tellement magnifique…Et puis ça façon d’écarter les jambes là…C’était une incitation au viol !

« Allez, dépêche-toi, ouvre-le ! » Repris Caïn d’un ton insistant.

Eden sursauta. A oui, il avait presque oublié…Il s’empara du ruban qui nouait le paquet et tira dessus avec douceur, défaisant le nœud. Il le laissa tomber alors qu’il ouvrait l’écrin. Il pinça les lèvres en regardant longuement le bijou qui trônait en son centre. C’était une chaine d’or blanc sertie de rubis, elle était à mi-chemin entre la féminité et la masculinité à la fois sobre et témoignant de sa valeur. Il le sortit de sa boite pour voir quel effet cela faisait à la lumière et sur sa peau et il dû se rendre à l’évidence, il l’adorait déjà.

Cependant, bien décidé à rendre la monnaie de la pièce de Caïn, qui l’avait fait presque mourir d’impatience, il se mordit la lèvre, une expression déçue sur le visage. Il soupira et regarda Caïn.

« Et bien…C’est…. » Finit-il par dire, sans terminer sa phrase.

Il se passa quelques minutes durant lesquelles il n’ajouta rien, se contentant d’observer le bracelet, avec toujours cet air déçu, presque dégouté, sur le visage. La déception était une sensation qu’il parvenait très bien à refaire, à vrai dire il avait l’habitude d’être déçu par pas mal de choses et adoptait si souvent cette expression qu’il l’a connaissait par cœur.

Puis il laissa son sourire apparaitre lentement sur son visage, l’illuminant de sa splendeur alors qu’il enfilait le bracelet et posait l’écrin sur son bureau avant d’aller se glisser sur les genoux de Caïn pour l’embrasser avec passion.

« Absolument magnifique. »