If I Was Your Vampire [Caïn - Eden]

La réponse de ce que le blond avait gravé dans son dos l'avait comblé puisqu'Eden s'était jeté dans ses bras pour l'étreindre avec la force fragile de ses bras frêles et de son jeune âge. Etrangement, Caïn fut ému de cette réaction d'adolescent et enlaça à son tour son amant

Avide d'un contact plus poussé, Eden ravit ses lèvres de sa bouche gourmande pour un baiser tout en langueur et en tendresse. Caïn laissa sa langue jouer avec celle du brun quelques instants, savourant la douceur de cette étreinte.

Mais bien vite, avec un sourire sournois, le brun retourna à son œuvre, le prenant à nouveau en bouche pour jouer avec ses sensations. Eden s'activait sur son membre gonflé, passant sa langue sur toute la longueur avec dextérité. Il alternait lenteur et rapidité, pour casser son rythme et ainsi faire durer les choses. Il avait l'air décidé à donner un orgasme Caïn qui n'était pas contre du tout, même si sa fierté l'obligeait à jouir en silence.

Affichant un moue craquante pleine de candeur, Eden releva la tête pour croiser un instant les prunelles du blond. Son visage rayonnait d'un sourire éclatant et il se mordait la lèvre avant d'enfin poser la question qui lui brulait les lèvres.

« Et ça ? Est-ce que cela veut dire que nous formons un couple ? »

Caïn éclata de rire à nouveau. Il passa négligemment la main dans ses cheveux, rejetant ses longues mèches blondes en arrière, avant de se rehausser, se maintenant sur un coude, pour faire face à Eden qui se tenait allongé entre ses cuisses.

Gentiment, il caressa ses cheveux, dégageant les mèches brunes qui tombaient devant ses yeux, avant de répondre, le fixant d'un regard aussi torride que pénétrant.

"Je n'aime pas les concepts prédéfinis. Si le mot "couple" est le mot pour décrire ce que nous vivons, qui peut être utilisé par des millions de personnes pour décrire ce qu'ils vivent eux même, alors non nous ne sommes pas un couple. Nous sommes ce que nous devenons et ce que nous faisons de nous. Et je refuse que cela porte un nom commun aussi banal. Nous deux, ce n'est pas banal."

Il avait répondu simplement, d'une voix coulante et sincère. Il n'avait jamais réfléchi à la question auparavant, mais c'était là ce qu'il pensait à cet instant. Eden l'interpréterait comme il le souhaiterait, mais tel était son avis.

"Je n'aime pas les concepts prédéfinis. Si le mot "couple" est le mot pour décrire ce que nous vivons, qui peut être utilisé par des millions de personnes pour décrire ce qu'ils vivent eux même, alors non nous ne sommes pas un couple. Nous sommes ce que nous devenons et ce que nous faisons de nous. Et je refuse que cela porte un nom commun aussi banal. Nous deux, ce n'est pas banal."

Il lui avait fallu du temps pour assimiler ce que Caïn venait de lui dire. Son rire résonnait dans sa tête comme une douce mélodie à la fois entrainante et douce. Une musique qu'il n'avait envie d'oublier pour rien au monde. Autant dire qu'il n'avait pas prêté toute l'attention que la tirade du blond méritait.

Néanmoins les mots s'infiltraient lentement dans la tête du brun et, lorsqu'il comprit enfin ce que Caïn tentait de lui dire il se redressa immédiatement pour se trouver face à face avec lui. Plongeant dans son regard d'onyx. Il n'y avait qu'une chose qui parvenait à s'extirper des méandres de ses pensées : Il aimait Caïn.

Dans un sens ça n'avait rien de nouveau, le fait qu'il était amoureux n'était pas une surprise. Mais c'est l'intensité de cet amour qui frappa Eden. Lorsqu'il avait rencontré le blond il lui avait été tellement indifférent à première vue que si quelqu'un lui avait dit que quelques mois plus tard il serait éperdument entiché du blond il aurait simplement rit au nez de cet idiot qui avait des idées bien étrange et l'aurait fait jeter dehors sans tarder.

Mais c'était là, bel et bien là, il était évident qu'il n'avait aucun pouvoir sur ce sentiment, aucun moyen de l'occulter comme il l'avait fait pour les autres, il était là, il dépassait sa personnalité même, Eden, en regardant Caïn, ne pensait même plus à lui, ce qui n'arrivait absolument jamais, il n'y avait que le blond dans sa tête, rien d'autre n'avais d'importance.

Il plaqua avec passion ses lèvres contre celles de Caïn, sellant dans ce baiser tout ce que ce dernier avait dit. Eden n'avait absolument rien à ajouter.

Cependant quelque chose lui brûlait les lèvres.

"Je t'aime, Caïn"

Murmura-t-il contre ses lèvres. Il le répéta encore, le murmurant dans son oreille, lorsqu'il vint en mordiller le lobe, et encore lorsqu'il embrassa son cou et sa mâchoire, ainsi que lorsque ses lèvres parcoururent son torse. Il ne manqua pas de le dire à nouveau lorsque sa bouche rentra en contact avec l'aine de Caïn.

Il leva lentement les yeux vers son homme et lui murmura une dernière fois avant de le reprendre en bouche. Cette fois il le ferait jouir, il n'y avait aucune raison qu'il n'y parvienne pas, il sentait des ailes pousser dans son dos, ils n'allaient pas tarder à partir vers le 7ème ciel.

Ensemble.

Caïn redouta un instant qu'Eden ne perçoive pas ce qu'il avait voulu dire à travers cette tirade, mais finalement, le brun avait compris. Au vue du sourire qui illumina son visage lorsqu'il remonta pour capturer ses lèvres, le blond ne put que sourire à son tour avant de lui offrir sa bouche avec délice.

Il se laissa faire, appréciant sa tendresse alors qu'il jouait avec sa langue, s'abandonnant au parfum de ses cheveux qui l'effleuraient. Il se sentit fondre quand Eden se glissa dans son cou pour murmurer à son oreille qu'il l'aimait avant de faire courir sa langue et ses dents sur son lobe.

Décidé à lutter contre sa fierté mal placée compte tenu des révélations qu'ils venaient de se faire, Caïn desserra les dents, grognant de satisfaction lorsque son amant joua de ses lèvres contre son cou et sa mâchoire avant de descendre le long de son torse.

Quand Eden atteignit son aine, murmurant toujours qu'il l'aimait, répétant ses mots comme une douce litanie, Caïn rejeta la tête en arrière en échappant un ronronnement rauque qui résonnait au fond de sa gorge.

Succombant progressivement à la chaleur d'Eden contre lui, il s'abandonna complètement à la moiteur de son palet et la langueur de sa bouche autour de sa queue. Il émit cette fois une sorte grognement d'animal plaintif, poussant le brun à poursuivre son traitement.

"Hum ... 'Den ... En-core" murmura-t-il en fermant les paupières, perdant ses longs doigts dans les mèches ébènes d'Eden pour accompagner sa tête du plat de sa main.

La demande presque muette de Caïn l’avait comme boosté dans sa démarche. Donner du plaisir au blond lui en apportait énormément par procuration, plus qu’il n’aurait imaginé. Il enfonça le membre de Caïn au plus profond de sa gorge jusqu’à presque bloquer sa respiration mais qu’importe.

Il le retira de sa bouche et se mit à en lécher le pourtour depuis la base jusqu’au gland dont il suça le bout avec délectation. Pendant que sa langue d’affairait sur le sexe du blond, ses mains parcouraient toutes les zones auxquelles elles avaient accès, passant de ses testicules à ses fesses, caressant son entre cuisse du bout des ongles et remontant vers son ventre puis son torse, suivant la ligne de ses muscles tendus par le plaisir.

La morsure de ses blessures commençait sérieusement à le lancer mais ça n’avait aucune importance, ça décuplait un peu plus son plaisir. Le sang coulait encore dans son dos, il se sentait souillé et il savait bien, même s’il ne pouvait pas le voir, qu’il était dans un sale état, rien qu’à voir l’état des draps cela ne faisait absolument aucun doute. Et puis il avait envie de plus de douleur.

Il ramassa le couteau qui se trouvait à sa portée et le glissa entre les doigts de Caïn en levant les yeux vers lui. Il lui faisait une confiance aveugle et, même si le blond avait eu l’intention de le tuer quelle importance ? De toute façon sa vie n’avait rien d’idyllique et il ne regrettait pas comment il l’avait menée, mais si elle devait prendre fin il ne le regretterait pas non plus.

Et puis en y réfléchissant pourquoi Caïn voudrait il le tuer ? Après tout il l’aimait non ? Eden, en lui tendant ce couteau, souhaitait, une fois encore, lui prouver son appartenance. Son amour peur être, même n’importe qui y aurait vu une bien étrange, voire effrayante, manière de le faire.

Il se pencha légèrement en avant afin de reprendre le membre de Caïn entre ses lèvres brulantes, lui offrant par la même occasion sa nuque. Il s’attela à donner encore plus de plaisir au blond qu’il n’en avait déjà eu jusqu’à présent. De toute façon il voulait, il aurait.

Alors qu'Eden s'activait sur sa queue, lui procurant à chaque va et vient un millier de sensations délicieuses, Caïn se forçait à rester immobile. Il voyait bien que le brun prenait comme un défi de le faire jouir et bien qu'il déteste rester passif, il se promit de savourer sans bouger pour faire plaisir à Eden.

Et après tout, le traitement de son amant n'était pas désagréable. Il provoquait en lui des bouffées de désirs qui lui donnaient envie de le retourner pour le prendre violemment contre le mur, mais il devait contenir ses pulsions.

Pour cela, Caïn attrapa le drap housse entre ses doigts. Mais il serra si fort que, pendant un assaut de langue particulièrement délectable, il déchira complètement le tissu. Penaud et un peu désemparé, il saisit les cheveux d'Eden qui étaient à sa portée.

Il malmena un moment son amant qui ne semblait pas déranger outre mesure avant que celui-ci ne se redresse pour lui tendre le couteau perdu au milieu des tâches de sang. Caïn attrapa la lame et constata qu'Eden lui présentait sa nuque, approfondissant toujours plus ses mouvements.

Caïn dut se mordre la lèvre pour ne pas grogner quand il planta à nouveau la lame dans la chair tiède du brun, sentant les lèvres d'Eden se resserrer sensiblement autour de sa queue. Il le sentait tressaillir et malgré tout, il continuait d'enfoncer la lame.

Il dessinait de quelques arabesques appuyées, le même dessin que le tatouage qu'il portait au dessus de l'aine. Peut être que la blessure se refermerait, mais pour quelques jours voir quelques semaines, ils porteraient le même symbole sur leurs corps.

Admirer le travail accompli excita Caïn encore davantage et il sut qu'il allait bientôt jouir. Il laissa Eden s'activer encore quelques secondes avant de l'attraper par la gorge pour le remonter contre son torse.

Il plongea un instant son regard dans les prunelles rubis d'Eden et captura ses lèvres pour un langoureux baiser. Puis, sentant monter en lui l'orgasme, il le repoussa aussi violemment qu'il l'avait attirer pour qu'il le reprenne en bouche.

A peine avait-il pressé sur sa nuque pour qu'Eden le suce encore, Caïn explosa de plaisir en échappant un râle rauque, rejetant sa tête en arrière alors qu'il serrait les cheveux du brun dans sa paume.

Haletant, le souffle erratique, il se déversa en un long jet dans la bouche brûlante de son amant. Tous les muscles de son corps se tendirent un instant pour se relâcher quelques secondes après. Le sang dans ses veines devint une lave déferlant dans chaque parcelle de son corps et tous ses nerfs comme chauffés à vif, le consumait d'un plaisir sans limite.

Eden constata avec fierté qu'il faisait beaucoup d'effet à Caïn, la preuve celui ci semblait résister de toute ses forces pour ne pas craquer, il avait même déchirer la housse de couette pendant qu'Eden savourait toujours avec délectation son sexe entre ses lèvres. Après avoir déchiré le tissus, Caïn s'agrippa à ses cheveux, les tirant entre ses doigts, alors qu'Eden lui tendait le couteau.

Le brun vit avec plaisir le blond s'emparer de la lame avant de baisser la tête en reprenant son oeuvre. C'était si bon. Il poussa un léger cris de plaisir, étouffé par la queue de Cain alors que ce dernier commençait à tracer quelque chose sur sa nuque. Il ignorait quoi mais cela n'avait pas vraiment d'importance, pour Eden en tout cas.

Il se laissa faire, resserrant ses lèvres autour de son amant, sentant avec plaisir son sang couler de son cou pour venir ce joindre à celui qui commençait a coaguler dans le bas de son dos et sur le sol, il y aurait sans doute pas mal de ménage à faire après ça...Mais bon, l'heure n'était pas a faire le ménage mais plutot à faire jouir Caïn, programme bien plus réjouissant.

D'ailleurs il n'était pas loin, il sentait Caïn se crisper et, d'un cou, ce dernier le pris par la gorge, l'étouffant à moitié pour échanger un langoureux baiser avec lui avant de lui appuyer sur la tête pour qu'il le reprenne en bouche juste à temps pour recevoir un long jet de sperme qu'il avala d'un trait avec délice.

Il se redressa ensuite et s'allongea à nouveau sur le lit, attirant Caïn à lui pour se blottir contre lui. Il avait réussit à le faire jouir finalement et il était plutôt content de lui en fin de compte. Il soupira, il se dit que maintenant il n'avait plus qu'à attendre la suite des évènements, voir si Caïn avait encore envie de lui...

A présent qu'il venait de jouir, Caïn se sentait étrangement nauséeux. Il jeta un regard autour de lui et réalisa un instant combien la chambre était amochée. Le lit était dans un état lamentable : la housse de couette était déchirée et l'un des oreillers éventré, le matelas imbibé du sang d'Eden serait impossible à nettoyer et le couteau reposait au milieu de tout cela.

Alors que le brun venait se blottir au creux de ses bras, il put à loisir observer son dos. La chair mauve et boursouflée était ouverte sur de longues plaies sanguinolentes qui commençaient à peine à coaguler. Des trainés écarlates avaient glissées le long de son flanc et sa gorge. Il gardait même quelques tâches pourpres sur le visage.

Caïn lécha son pouce et l'approcha doucement de la joue du brun pour retirer les gouttes de sans séché. Le blond soupira un instant avant d'enlacer son amant entre ses bras. Il était entré dans son jeu pour lui procurer le plaisir qu'il désirait. Mais lui même ne pouvait s'empêcher d'avoir mal pour Eden.

Il était persuadé que c'était l'une des nombreuses façon pour lui de s'émanciper de sa souffrance. La douleur physique se contrôlait au moins, il pouvait choisir quand avoir mal et jusqu'à quel point. Caïn en était plus peiné qu'il ne l'aurait souhaité.

Il fallait qu'il le soigne sans quoi le brun restait l'infection. Il était hors de question qu'il le laissait rentrer dans cet état. Qu'il le laisse rentrer tout court d'ailleurs, mais il ne pourrait pas le retenir si le brun désirait s'en aller.

Alors, déposant un baiser au coin de ses lèvres, Caïn se leva pour trouver sa trousse à pharmacie dans la salle de bain. Avant de rentrer dans la milice, pendant qu'il travaillait dans les casinos, Caïn avait reçu une formation de base à la médecine d'urgence, et pour des raisons évidentes il avait poursuivit son apprentissage.

Imaginant qu'Eden allait s'inquiéter s'il partait à nouveau sans le prévenir, il lui lança en poussant la porte :

"Je vais chercher de quoi te soigner et te recoudre ! Je reviens."

En revenant, Caïn attrapa une serviette de bain et une pile de draps propres dans son armoire. Il alluma les néons du plafond et posa son nécessaire sur la table de nuit.

"Déjà je vais changer le lit, ensuite, je te soigne et après, si tu le souhaites, tu peux rester dormir avec moi" proposa Caïn en tendant deux taies d'oreillers au brun. "Si tu veux bien m'aider, lève toi que je retourne le matelas et occupe toi des oreillers."

En attendant une réaction de son amant, Caïn se pencha à nouveau pour capturer ses lèvres et chuchota à son oreille : "Et ensuite tu pourrais peut être me raconter pourquoi tu es si malheureux ?"

"Caïn avait serré Eden dans ses bras lorsque ce dernier était venu s’y blottir et il adorait ça, il avait l’impression d’être aimé au moins. Ca ne lui était jamais vraiment arrivé. Le blond était en train de s’afférer à le nettoyer. Il sourit même si cette fois il commençait vraiment à ressentir la douleur.

Eden observa le regard que Caïn lui lançait et il y vit de la tristesse, sans doute de la douleur aussi. Il ne parvenait pas à comprendre pourquoi cependant. S’en voulait-il de lui avoir fait ça ? Surement. Un humain normalement constitué ne pouvait pas rester de marbre face à ça, surtout un humain amoureux. Qu’aurait il fait subir aux autres amants d’un soir d’Eden si ce dernier lui avait raconté tout ce qu’ils lui avaient déjà fait. Le brun se promit de se taire à ce sujet-là, il avait vraiment apprécié.

Il n’avait pas vraiment idée de pourquoi il aimait se faire mal, cela lui donnait peut être l’impression d’être réel… ? Allez savoir. Il n’avait pas vraiment envie de le découvrir de toute façon, on ne cherche pas à savoir pourquoi on aime quelque chose, on se contente de le vivre avec bonheur.

Caïn embrassa doucement Eden sur le coin des lèvres avant de se relever. Le brun le regarda se mouvoir avec perplexité, qu’allait-il faire encore ? Il s’apprêtait à poser la question par simple curiosité, il n’était pas vraiment inquiet, lorsque son blond le devança.

"Je vais chercher de quoi te soigner et te recoudre ! Je reviens."

Puis il sortit de la pièce. Il l’entendit bouger dans toutes les pièces de la maison alors qu’il partait chercher son matériel. Oui, le soigner…C’était une bonne idée sans doute. Histoire de ne pas attraper Dieu seul savait quoi. Il releva la tête vers Caïn lorsqu’il rentra dans la pièce. Il alluma la lumière et Eden dû cligner plusieurs fois des yeux afin de s’habituer à l’agressivité des néons.

"Déjà je vais changer le lit, ensuite, je te soigne et après, si tu le souhaites, tu peux rester dormir avec moi"

Eden sourit. Il n’avait jamais été question qu’il rentre chez lui. Il se contenta cependant d’hocher la tête et il fit bien puisque Caïn lui tendit de quoi faire le lit en reprenant la parole :

Si tu veux bien m'aider, lève-toi que je retourne le matelas et occupe-toi des oreillers."

Il s’apprêtait à se lever lorsque Caïn se pencha vers lui et l’embrassa. Avant de lui murmurer de lui dire ce qui le rendait malheureux. Eden fronça légèrement les sourcils. Il caressa la joue de son amant avant de l’embrasser à nouveau.

"Mais rien, tout va bien, surtout en ce moment. Je suis heureux d’être avec toi et j’en suis comblé. " Répondit-il avec franchise. "Bon attend je me lève. "

Il joignit le geste à la parole et commença à changer les taies d’oreiller. Il dut malheureusement aller jeter un des oreillers, ou plutôt le tas de ouate et de fibre qui en restait. Il sourit et se promit d’aller en acheter un nouveau. Il retourna dans la chambre une fois terminé et regarda l’ampleur des dégâts. Oulà, espérons que personne ne puisse voir cette marre de sans…Enfin. Eden espérait surtout que personne n’entrerait dans cette chambre autre que lui-même et Caïn. Non mais.

"Bon, je vais me laver ensuite tu pourras me désinfecter et me recoudre"

Il se dirigea dans la salle de bain, laissant la porte grande ouverte, et ouvrit les robinets de la douche. Il se glissa sous l’eau fraiche, à peine tiède, soupirant de soulagement, cette température apaisait la brûlure que les blessures créaient. Il posa son front contre le mur, observant le sang disparaitre dans le siphon d’évacuation.

Caïn observa Eden se dandiner vers le couloir pour se débarrasser d'un tas informe qui eusse été un oreiller un jour dernier. Il sourit en se renconcentrant sur la chambre et plus particulièrement le lit.

Le blond arracha le draps et la housse en les envoyant plus loin. Il se demanda une seconde si son teinturier pourrait récupérer un jour le tissu ou s'il serait préférable de tout brûler immédiatement.

Il soupira en dévoilant l'auréole brunâtre qui imbibait le matelas. D'un geste vif, il le souleva du sommier et le retourna. Il s'arrangerait plus tard pour faire de cette chambre autre chose qu'une scène de crime manifeste.

Pour l'heure, s'attela à border son lit d'une parure de draps en soie noir. Derrière lui, Eden se rendait dans la salle de bain. Caïn entendit l'eau coulée et il se dépêcha de terminer d'installer le polochon et les trois coussins que le brun avait recouvert de leur taie.

Le blond jeta un oeil au lit qui avait retrouvé un aspect accueillant et détailla à présent les dommages collatéraux. Il y avait du sang sur la table de nuit et son couteau gisait sur le parquet. Il essuya le meuble avec les draps souillé et attrapa sa lame pour la faire tremper dans l'évier.

La porte entrouverte vers la salle de bain attirait toujours plus le regard de Caïn qui se dépêcha de jeter ses draps dans la laverie avant d'ouvrir la fenêtre et de se glisser dans la salle d'eau.

Il ferma la porte sans un bruit et fourragea rapidement dans le placard sous le lavabo pour extirper une éponge lavante duveteuse et un gel douche doux moins agressif que sa solution au parfum habituel.

Caïn fit coulisser la paroi opaque et pénétra dans la cabine de douche, se collant contre le dos de son amant en enlaçant précautionneusement ses hanches. Il embrassa tendrement sa nuque, humant un peu l'odeur fruité et musqué de leurs ébats sur sa peau.

Docuement, le blond fit se pencher Eden pour détailler son dos et son cou. Les plaies étaient profondes et le sang brun coagulé tâchait sa chair pâle. Le coeur de Caïn se serra alors qu'il réalisait mieux que jamais que c'était là son oeuvre.

Même si son brun appréciait manifestement ce genre d'attouchement, Caïn ne pouvait s'empêcher de considérer cela comme une forme particulièrement malsaine de torture. Et le pire était probablement qu'il en avait pris du plaisir.

Le blond fit couler un peu de savon sur son éponge et la fit passer avec douceur et déférence sur les épaules d'Eden. Il faisait de petits ronds sur les chairs déchirées pour faire mousser le produit qui devait tout de même faire mal à son amant.

Caïn s'appliquait à détacher les plaques de sang séché et réalisa de plus en plus combien les entailles nettes étaient harmonieuses et esthétiques sur le dos du brun. Il se sentait cruel de penser cela mais au vue de son prénom ainsi calligraphié, une nouvelle érection s'éveillait entre ses cuisses.

Mais ce n'était pas le moment de craquer, et même si se colla un peu plus au corps d'Eden, plaquant sa queue contre son flanc en se retenant d'onduler du bassin. Il acheva de nettoyer le dos du brun et laissa glisser l'éponge sur ses bras et ses fesses avant de l'inciter à se retourner.

Caïn lui vola un baiser court mais intense en frottant son torse et son ventre. Ne cherchant pas à se tenter davantage, il tourna le robinet sur l'eau froide avant de murmurer :

"Viens, sinon tes plaies risquent de se rouvrir"

Il s'extirpa de la cabine après s'être ébrouer sous l'eau fraiche pour faire redescendre le désir qui grimpait en lui au contact de son amant. Il s'enroula dans une serviette et ne se préoccupa pas de ses cheveux qu'il noua rapidement avec un élastique.

"Je t'ai posé des serviette sur le bord du lavabo. Je t'attends dans notre chambre."

Caïn sortit de la pièce en jetant un dernier regard à la cabine de douche en soupirant. Il attrapa sa trousse et en retira les instruments dont il avait besoin. Un peu d'antiseptique, des compresses, de quoi faire un pansement, les fils bien sur et une paire de gants. Il posa le tout sur un vieux draps blanc.

Il profita qu'Eden traine un peu pour se rhabiller d'un boxer avant de sortir un de ses tee-shirt de l'école de police pour son amant. Il posa le tout sur la table de nuit et attendit, impatiemment, que son brun daigne sortir.

L’eau de la douche faisait un bien fou à Eden qui s’affairait à refroidir la sensation de brûlure que ses blessures lui créaient. Il entendait le remue-ménage que faisait Caïn dans la chambre et cela l’apaisait, le ramenait à la réalité. Il reprenait peu à peu ses esprits en pensant à la scène qui venait de se dérouler et dont il avait été un des acteurs principaux.

Il entendit son blond entrer dans la salle de bain mais il n’y prêta aucune attention. Il posa son front contre le carrelage de la douche et poussa un léger soupir de soulagement. Il commençait à avoir sommeil en réalité.

La porte de la cabine coulissa pour laisser place à Caïn qui rejoignait Eden sous l’eau fraiche. Il l’enlaça en collant son torse contre son dos, évitant de lui faire mal. Le brun sentit de légers baisers parcourir la peau de sa nuque et il ne put réfréner un sourire sincère. Il appréciait vraiment ce genre de contact.

Il se sentit ensuite légèrement incliné vers l’avant par les mains puissante de Caïn, sans doute pour que celui-ci puisse détailler ses blessures du regard. Il étouffa une légère plainte de douleur, cette action avait tiré sur les plaies, les rouvrant légèrement. Il se passa un moment durant lequel Eden garda la position puis il se redressa lorsque le blond entreprit de le nettoyer avec un produit neutre. Il piquait mais sans doute pas autant qu’un gel douche classique. Eden se laissa faire sans broncher.

Lorsque son homme eut terminé, il se colla à lui, plaquant son érection naissante contre son flanc. Il sourit à nouveau. Lui faisait il tant d’effet que ça ou bien étais-ce la blessure qui excitait tant Caïn ? Il le retourna et l’embrassa brièvement mais avec passion. Ensuite il ouvrit un peu plus l’eau froide, sans doute pour faire descendre son excitation, et sortit de la douche après s’être rincé.

"Viens, sinon tes plaies risquent de se rouvrir"

Lança-t-il avant de s’enrouler une serviette autour de la taille et de s’attacher les cheveux. Eden hocha la tête et suivit Caïn hors de la cabine de douche après avoir fermé l’eau.

"Je t'ai posé des serviette sur le bord du lavabo. Je t'attends dans notre chambre."

Continua le blond. Une bouffée de chaleur avait envahi le ventre d’Eden lorsqu’il avait entendu cette phrase. « Notre chambre » ? Ces mots étaient si simples mais voulaient dire tant de chose, pour Eden du moins. Il sourit et hocha à nouveau la tête. Le blond sortit de la salle de bain et le brun s’empara d’une des serviettes. Il commença à se sécher, évitant soigneusement ses blessures. Il soupira. Il se sentait étrange, léger et affreusement lourd à la fois, comme s’il essayait de prendre son envol alors qu’il était entravé par des chaînes. Il contempla son reflet dans le miroir avant de sortir de la salle de bain.

Il jeta un regard circulaire à la pièce qui avait retrouvé le charme douillet et accueillant d’une chambre à coucher, il n’y avait presque plus aucune traces de sang au sol et le lit était propre, même si Eden savait que ce n’était qu’une apparence. Quoi qu’on en dise, l’apparence compte beaucoup.
Ses yeux se posèrent ensuite sur le matériel médical entreposé sur le drap blanc et, sans qu’il ne puisse l’expliquer d’une quelconque façon, une bouffée de panique s’insinua en lui. Il ferma doucement les yeux et s’appliqua à respirer calmement. De quoi avait-il peur exactement ? Sans doute de l’aiguille…Etrange pour quelqu’un qui aime autant douleur, mais il n’avait aucune explication rationnelle. Il soupira et se tourna vers Caïn qui l’attendait puis il s'assit sur le lit en se massant légèrement les tempes. Il allait pouvoir commencer.

Quelques minutes seulement s'étaient écoulées avant qu'Eden sortent de la salle de bain à peine recouvert d'une serviette. Caïn le regarda marcher précautionneusement pour ne pas déchirer davantage les chairs de son dos.

Le blond attendit que son amant vienne s'assoir prêt de lui, les mains posés de part et d'autre de son visage comme si l'étalage de son matériel l'effrayait. Caïn ne put s'empêcher de lui offrir un beau sourire avant de se positionner derrière lui pour voir l'étendu des dégâts maintenant que les plaies étaient propres.

Son prénom était marqué en lettre de feu luisait sur le dos encore humide d'Eden et Caïn s'empressa de passer voluptueusement ses doigts sur les contours boursouflés des blessures. Il éprouvait une sorte de fascination à l'idée que le brun porte désormais sa marque. C'était une preuve d'appartenance absolue et exposait qu'Eden s'abandonnait totalement entre ses mains.

"Je t'ai sorti des vêtements, je pense que ce sera trop grand, mais ça devrait aller pour la nuit. Ne t'inquiète pas pour les points, je vais y aller doucement mais je n'ai rien pour t'anesthésier donc ça risque de tirer un peu." expliqua-t-il en débouchant le flacon d'antiseptique.

"Voila, là je vais nettoyer un peu les plaies, ça risque de piquer. Essaye de ne pas trop bouger."

Il lui parlait d'une voix tendre et rassurante en passant une compresse imbibée de solution sur le dos d'Eden. Au moins, la lame de son couteau était propre et les coupures nettes. Ce serait bien plus simple à recoudre.

"Maintenant, il faut que tu te tienne tranquille pour ne pas que je risque de te faire mal. Je sais que ça va être douloureux et je m'en excuse mais c'est le seul moyen !"

Caïn attendit quelques minutes que son amant soit prêt et inspira à fond en s'armant de son aiguille. Il avait passé ses gants tel un chirurgien en pleine intervention et détaillait maintenant l'étendu du travail qu'il aurait à faire.

D'un main, il resserra la plaie suffisamment pour presser sur les bords et ainsi vider les capillaires pour éviter qu'Eden ne saigne encore. D'un geste ferme et précis, il enfonça l'aiguille et la ressortit de l'autre côté avec habileté.

Il aurait voulu pouvoir tenir la paume tremblante d'Eden ou lui dire quelque chose pour le rassurer mais il préférait se concentrer pour recoudre son dos le plus rapidement possible. Au bout d'une dizaine de minutes, le prénom du blond se dessinait en fil brun résorbable.

Caïn s'éloigna une seconde pour contempler le résultat et fut satisfait de son travail. Les points n'étaient ni trop serrés ni trop lâches, ni trop rapprochés ni trop éloignés. C'était du beau travail et Caïn s'estimait plutôt fier de lui.

"Voila 'Den, c'est terminé ! Je vais juste désinfecter un peu la plaie de ton cou et après je mettrais le pansement."

La plaie de la nuque était moins profond et trop compliquée à refermer convenablement. Aussi, le blond prit le partie de la laisser tel quel, la recouvrant seulement d'une compresse et d'un morceau d'adhésif.

Il fit de même pour le dos, enroulant le papier collant autour du torse d'Eden pour s'assurer qu'ils ne tomberaient pas pendant la nuit. Sa tache achevée. Caïn s'affaira à débarrasser le lit de son matériel avant de se tourner à nouveau vers le brun.

"Ca va ? Comment tu te sens ?"

La peur muette d’Eden s’estompa un peu lorsqu’il vit le sourire de son amant, il se détendit un peu après tout il allait avoir mal, ça n’allait pas vraiment être diffèrent de d’habitude… Oui mais voilà, Eden aimait la douleur tant qu’il pouvait la contrôler et tant qu’il n’y était pas forcé. Bien sûr, ces points de suture lui permettraient de guérir et ne pas s’infecter mais bon…En vérité il n’aimait pas les médecins et avait une sainte horreur des hôpitaux, ces lieux avait la fâcheuse tendance de rendre les douleurs affreusement macabres…

Il s’empara d’un oreiller qu’il pressait nerveusement entre ses doigts. Il sursauta lorsqu’il sentit les mains de Caïn frôles ses blessures. Mais à quoi jouait-il ?

"Je t'ai sorti des vêtements, je pense que ce sera trop grand, mais ça devrait aller pour la nuit. Ne t'inquiète pas pour les points, je vais y aller doucement mais je n'ai rien pour t'anesthésier donc ça risque de tirer un peu."

Pas grave, il allait serrer les dents. Il hocha légèrement la tête en haussant les épaules. Il ferma les yeux lorsqu’il entendit le blond déboucher un flacon et lui expliquer de quoi il s’agissait d’une voix douce et englobant. Naturellement, Eden n’était pas rassuré pour autant mais il faisait vraiment confiance à Caïn. Il serra les dents lorsque le produit entra en contact avec ses chaires à vif mais il ne bougea pas.

"Maintenant, il faut que tu te tiennes tranquille pour ne pas que je risque de te faire mal. Je sais que ça va être douloureux et je m'en excuse mais c'est le seul moyen !"

Eden rouvrit les yeux et tourna la tête vers Caïn pour essayer d’échanger un regard avec lui puis il se repositionna bien droit. Il prit une grande inspiration et bloqua son souffle afin de laisser l’air s’échapper très lentement et faiblement entre ses lèvres. Il serra le coussin entre ses doigts lorsque l’aiguille pénétra dans sa peau et il sentit ses mains trembler. Il ignorait cependant si c’était parce qu’il serrait trop fort ou si c’était la douleur.
Heureusement, Caïn termina rapidement, mais les dix minutes durant lesquelles il recousu Eden furent des plus longues de la vie de ce dernier. Il soupira de soulagement lorsqu’il entendit le blond faire le nœud du dernier point.

"Voila 'Den, c'est terminé ! Je vais juste désinfecter un peu la plaie de ton cou et après je mettrais le pansement."

Il se laissa faire pendant le temps où Caïn lui mit le pansement dans sa nuque ainsi que lorsqu’il pansa son dos, enroulant de la bande adhésive autour de son torse, chose qui grattait affreusement mais peu importe, après tout il l’avait cherché. Eden tourna la tête vers Caïn alors que celui-ci rangeai son matériel avec précaution.

"Ça va ? Comment tu te sens ?"

Finit-il par dire en le regardant. Eden releva les yeux vers le plafond, essayant de rassembler ses idées afin de donner une réponse censée. Il regarda ses mains qui tremblaient toujours légèrement avant de consentir à ouvrir la bouche :

« Et bien…Je me sens plutôt bien…Ca fait un peu mal mais ça n’a pas vraiment d’importance, il faut savoir faire abstraction non… ? » Répondit-il enfin. « Bon, je vais essayer de dormir un peu maintenant…Merci de m’avoir soigné… »

Poursuivit-il avant d’embrasser Caïn, signe de remerciement, d’affection, d’appartenance aussi sans doute. Puis il se glissa sous les draps et posa sa tête sur l’oreiller. Il ne mit guère de temps à trouver le sommeil, bercé par le bruit apaisant de la respiration de son amant. Demain serait un autre jour, pour l’instant il était protégé de tout ce qui aurait pu le blesser et il était à mille lieux de s’en préoccuper.