Cause I'm the Only One Who Understands How to Make You Feel Like a Man ! [Eden - Caïn]

Cause I'm the Only One Who Understands How to Make You Feel Like a Man ! [Eden - Caïn]

Caïn n'eut pas d'autre choix que de retenir la chûte d'Eden en passant un bras contre ses reins, maintenant son dos, une autre le saisissant fermement au flanc. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas ressenti cette émotion étrange ...

L'altruisme peut être ? Ou simplement le fait de se sentir utile ... Il ne pourrait le dire. Etrangement, la répulsion de Caïn pour les contacts physiques de quelques natures qu'ils soient, s'effaça momentanément pour tenter de venir en aide à son ami.

Ami ... Etait-ce le mot juste ? Etait-ce ce terme qui caractérisait leur relation ? Il n'en était pas sur ... De toute façon, il ne se souvenait pas avoir eu de réels amis ...

Lentement, il passa un bras derrière ses genoux et se baissa un peu, poussant sur ses jambes pour porter le corps inconscient d'Eden au creux de ses coudes. Il était léger comme une plume. Plus léger qu'il ne l'aurait imaginé en regardant sa silhouette gracile.

Tout contre son épaule, Caïn sentait le souffle ralenti mais chaud et régulier du brun. Il le porta ainsi jusqu'à sa moto, garée quelques rues plus loin, faisant fi de la douleur lanscinante qui irradiait de son dos. Eden n'était peut être pas si léger que ça ...

Après quelques mètres à déambuler cahin-caha sur le trottoir abimé, Caïn parvint devant la vieille Harley 48 qui l'attendait sagement. Précautionneusement, le blond reposa le corps un peu mou d'Eden sur la selle alors qu'il enfilait un casque.

Il tenta d'installer le jeune à califourchon sur la selle et de se glisser derrière lui. Il enroula un bras autour de son ventre bouillant pour le maintenir et le redresser un peu.

"Eden, on va y aller, je vais devoir te lâcher, ce serait bien que tu t'accroche un peu"

Mais ses paroles pourtant bienveillantes n'eurent pas le moindre effet sur le pauvre homme qui restait désespérément inconscient. Caïn soupira, attrapa les poignées en laissant Eden en appui instable contre son torse et démarra.

Il souhaita intensément pendant les quelques minutes que dura le trajet, que la tête bringuebalante d'Eden ne rebondisse pas trop fort contre sa clavicule et que son visage percute le tableau de bord. Le brun était déjà suffisamment mal en point sans rajouter une commotion à son tableau clinique.

Aussi, il freina bientôt devant un immeuble bas, à l'aspect miteux mais qui se révélait très confortable et bien aménagé. Bizarrement pour Caïn qui n'aimait pas que le fond ne coïncide point avec la forme, son appartement était un exemple flagrant de ce qu'il détestait. Et pourtant 'était chez lui.

Enfin, chez eux, initialement. C'était Gabriel qui avait choisi cet appartement lorsqu'ils avaient emménagés ensemble. Caïn secoua la tête, refusant de penser à ce genre de souvenir. Il s'accrocha sans doute un peu trop à sa mission du moment, réussir à hisser Eden jusqu'au quatrième étage qu'il habitait, sans ascenseur.

Lui donner une gifle pour l'aider à se réveiller n'étant pas franchement la meilleure des idées, Caïn choisit de charger le corps du brun sur son épaule, soutenant son dos du plat de la main comme on porterait un sac de pomme de terre.

Après environ soixante dix sept marches, l'acromion saillant presque de son épaule, Caïn parvint devant la petite porte blanche qui fermait son appartement. Il réussit la prouesse de saisir son trousseau de clef dans sa poche révolver sans poser son paquet et d'ouvrir la porte pour entrer avant que son voisin boulanger ne sorte pour partir au travail et surprenne un bien curieux tableau.

Il avança de quelques pas, traversa une cuisine en désordre et un salon qui n'avait rien à lui envier, avant de rejoindre sa chambre où il put enfin libérer son dos douloureux. Il déposa le plus doucement possible Eden sur sa hausse de couette brune et roula des épaules pour s'étirer un peu.

Tous les muscles de sa nuque se raidissaient et il n'aurait pas cracher sur un petit massage des cervicales. Il fit le tour du lit, s’asseyant à sa place et jeta un oeil à Eden qui respirait calmement avec le sourire du bienheureux sur le visage.

Derrière ses airs de grand méchant loup, Eden avait quelque chose de charmant. Aussi Caïn qui avisait la salle de bain pour prendre une douche bien chaude et largement méritée, retourna le portrait de Gabriel qui trônait dans un cadre sur sa table de nuit.

Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait fait ça, mais ce moment précis, ça lui semblait être la meilleure chose à faire. Il attrapa négligemment une serviette et un caleçon propre avant de se rendre dans la pièce attenante à sa chambre.

Eden, toujours dans son délire, parvenait maintenant à distinguer des formes au milieu des couleurs, c'est comme si le monde se recréait peu à peu autour de lui, comme s'il avait était momentanément éblouit par une intense lumière et qu'il retrouvait ses capacités visuelles lentement mais surement.

Il semblait se trouver au-dessus d'une immense forêt, planant au-dessus, au rythme et au sens d'une légère brise d'été qui le portait selon ses humeurs du Nord au Sud ou d'Est en Ouest. Eden ne pouvait apercevoir que des arbres à perte de vue, enfin...Du moins c'était des arbres dans la tête du brun car visuellement parlant il n'en avait ni la forme ni la couleur : certains des troncs se séparaient en plusieurs parties sans aucun lien des unissant, certaines branche semblant flotter dans les airs comme par magie, quant au feuillage il s'agissait d'une immensité de couleur qu'Eden n'aurait pas pu décrire dans sa totalité, leur forme lui était indistincte de la position où il se trouvait mais il avait la conviction qu'il ne devait pas bouger de lui-même, il ne s'en sentait d'ailleurs pas la force. Il se contenta donc de se laisser flotter.

Une voix résonna au loin, il fut incapable de déterminer si elle provenait d'un endroit quelconque du monde où il se trouvait ou du fond de sa tête. Il parvint à peine à comprendre qu'il s'agissait de la voix d'un homme tant l'écho était important. Il ignorait donc ce que la personne -était-ce une personne ?- pouvait bien dire. Soudain, sa plénitude fut dérangée par un grondement sourd, comme un vrombissement grave qui lui vrillait les tympans. Il n'arrivait pas à en déterminer la source, il avait d'abord pensé à un orage violent ou bien à un moteur de deux roues, mais il n'aperçût aucun des deux dans la forêt ou le ciel autour de lui, toujours d'un bleu limpide.

Le bruit incessant devenait insupportable pour Eden qui se sentit tomber dans le vide mais, contrairement à ce qui aurait dû se passer, la chute fut lente et il atterrit sur ses pieds en plein cœur de la forêt tandis que le bruit disparaissait aussi rapidement qu'il était apparu. Il regarda longuement autour de lui, essayant de s'adapter au changement de lumière et d'atmosphère. Les feuilles projetaient au sol des ombres colorés qui donnait l'illusion que la terre était faite d'une matière brillante et lustrée.

Le jeune homme fit quelque pas mal assuré entre les racines des arbres qui s'entremêlaient sous ses pieds et semblait même bouger. Il avait à peine fait quelque mètres qu'un genre de claquement semblable à celui que produirait un fouet en atteignant sa cible résonna et Eden se trouva propulsé dans les airs tandis que le monde changeait de sens si bien que lorsque le brun remit les pieds sur une surface il était en fait sur les feuilles des arbres et observait la terre qui se trouvait au-dessus de sa tête. Il se pencha légèrement en avant pour voir ce qui se trouvait maintenant en bas. Il fut surpris et manqua de tomber tant ce qu'il vit fut impressionnant : sous ses pieds se tenait l'immensité du ciel. Il se redressa, tendant les bras de chaque côté de son corps, tentant de retrouver un équilibre précaire sur les feuilles bancales.

Une irrépressible envie le submergea et il se pencha à nouveau. Il se sentit happé et plongea dans le ciel. La chute sembla durer des heures aux yeux d'Eden qui, cette fois, dégringolait à pleine vitesse vers une destination inconnue.

Puis il vit quelque chose s'approcher de lui, ou plutôt il s'approchait de cette chose. Il s'agissait d'un immense carré noir, Eden ne pouvait distinguer la matière. Lorsqu'il toucha la plate-forme il sentit son corps entier s'écraser ce qui eut pour effet de le faire sortir de l'inconscience. Il se redressa dans le lit, les yeux écarquillés, la respiration saccadée. Il jeta un regard circulaire à la pièce où il se trouvait en retrouvant lentement un souffle normal. Il essayait en fait de déterminer où il était. Pas dans son lit en tout cas il en était sûr. Ni même chez lui d'ailleurs. Il ne reconnaissait même pas. Il poussa un soupire et perçut juste après un bruit d'eau, quelque chose coulait non loin...L'eau d'une douche peut être ?

Le bruit venait d'une porte entrouverte non loin du lit. Eden tourna lentement les yeux vers la source de lumière que créait l'entrebâillement du bâtant qui lui fit légèrement mal à la tête.

Il se mit en position assise puis tenta de se lever, il dû s'y reprendre à plusieurs fois afin de parvenir enfin à tenir debout, s'accrochant tout de même à la tête de lit histoire de garder une certaine stabilité. Il déambula lentement dans la chambre lorsque ses jambes le lui permirent, dans l'espoir dans apprendre un peu plus sur sa présence ici.

Il était effroyablement tenté par cette porte entrouverte, mais s'il percevait le bruit de la douche cela signifiait que quelqu'un, même s'il n'avait pas la moindre idée de qui cela pouvait être, ou du moins qu'il ne s'en souvenait pas, était nu dans cette pièce. Et cette personne ne serait pas forcement heureuse de voir que quelqu'un l'observait...

C'était pourtant si tentant qu'Eden s'approcha un peu et posa sa main sur la poignée, hésitant à tirer dessus.

Caïn laissa comme de coutume, la porte de sa salle de bain ouverte. Autant que possible, il n'aimait pas être confiné. Il posa sa serviette et ses vêtements propres sur le rebord de la baignoire avant de se glisser dans la cabine de douche aux parois de verre opaque.

Doucement, il tourna le robinet d'eau chaude à fond, et laissa les vapeurs brulantes émanée du jet puissant pour se coller contre la vitre du miroir. Il avança la tête, laissant couler le long de ses cheveux et de son visage, les milliers de gouttes à la chaleur salvatrice.

Puis, avançant tout son corps, il plaqua son dos contre le carrelage froid, contrastant avec les jets qui s'insinuait sur sa peau en de longs sillons revitalisants. Il profita de l'apaisement et le calme de cette eau coulant sur sa chair, mordant chaque parcelle de sa peau de sa chaleur de braise.

Lorsque enfin il sentit les tensions de ses muscles se dénouer et ses douleurs articulaires disparaitre, il soupira en se penchant pour ramasser un flacon de shampoing à la vanille. Il se massa le crâne longuement, faisant pénétrer le produit en de grands cercles concentriques, autant pour nettoyer la crasse dont il avait l'impression d'être imbibé en permanence, que pour se vider la tête de ses pensées parasites.

Ainsi, il évitait de penser aux moments câlins qu'ils passaient souvent dans cette douche, Gabriel et lui. Il évitait de penser à ses mains de pêche sur son corps, à son torse contre son ventre, à ses lèvres contre ... Caïn constata bientôt qu'il se trouvait dans une situation embarrassante.

Cela faisait longtemps qu'il n'était pas soulagé ... D'ordinaire, il préférait la douceur de ses draps et le moelleux de son lit, la photo de Gabriel comme seul paysage, pour s'accorder quelques minutes d'un plaisir mécanique sans aucune signification. Il se vidait, c'était ça.

Mais aujourd'hui, pour la première fois depuis le décès de Gabriel, il sentait vibrer en lui une envie nouvelle, constructive, tournée vers l'avenir. Il pensa avec tendresse que son mari lui avait fait promettre de ne pas tomber dans le chagrin lorsque le temps serait venu pour lui. Mais il était tellement aisé de promettre quand on ne savait absolument pas à quoi on s'engageait.

Oublier ainsi l'homme de sa vie, la seule personne qui avait trouvé ce petit territoire en lui, s'engouffrant dans la brèche de son coeur meurtri par le départ d'Abel, pour le réparer à sa manière, de baisers et douces caresses.

Caïn soupira, cela faisait de longues secondes que la mousse piquante du shampoing lui coulait sur le visage, les bras ballottant le long de son corps. Il décida d'ignorer son était, et saisit le gel douche au jasmin et s'en badigeonna le corps pour frotter, frotter et se débarrasser par la même de ses pensées impures.

Même s'il savait que refaire sa vie ne signifiait pas oublier Gabriel, même s'il savait que s'autoriser un jour de succomber à une envie n'était pas une trahison, même s'il savait que tout ça, Gabriel aurait voulu qu'il le vive, il ne le pouvait pas. Pas encore ...

La tentation était décidément trop forte pour Eden qui poussa lentement la porte. Il fut assaillit par un nuage de vapeur et une chaleur suffocante mais fit en sorte de ne faire aucun bruit avant de savoir à qui il avait affaire. Il se souvenait vaguement être passé dans une ruelle ce matin…Au fait quelle heure pouvait-il bien être ? Aucune importance, mais s’il était dans cette ruelle et qu’il avait perdu connaissance ou il ne savait pas quoi n’importe qui aurait pu le ramasser.

Il plissa les yeux histoire d’adapter sa vision à la brume qui emplissait la pièce. Il distinguait vaguement la forme de meuble tel un lavabo, une étagère, une armoire et une cabine de douche dans le fond de la pièce. Les parois de verre étaient malheureusement opaques et, de toute manière, la vapeur ne permettait pas de distinguer quoi que ce soit. Eden reconnut néanmoins la carrure d’un homme dont l’ombre traversait les parois. Un homme grand musclé…Et…Plutôt bien membré…L’homme se trouvait de profil par rapport à Eden qui pouvait distinguer une érection monumentale se tenir sous ses yeux qu’il écarquilla. Il s’immobilisa, les yeux braqués sur la cabine de douche. Mais qui était donc cet homme si…Si…Il n’arrivait même pas à le qualifier. La chaleur embrumait son esprit, sans compter son excitation naissante. Il ferma les yeux, respirant avec lenteur.

La scène de la rue lui revint subitement : Il revenait de la Wade, il avait pris…Peu importe…et avait trouvé de quoi se soulager. Il s’apprêtait à rentrer chez lui flottant sur un nuage lorsqu’il avait rencontré une de ses connaissances…Une connaissance mais qui bon sang ?! Il se souvenait bien de son physique, athlétique, séduisant, doué d’une certaine classe, les cheveux longs et blonds , les yeux noirs…

« Caïn ?! »

S’écria-t-il lorsqu’il parvint enfin à mettre un nom sur la personne qui l’avait par deux fois menacé avec une arme différente puis qui s’était montré d’une douceur incroyable lorsqu’Eden avait eu besoin de lui. Il mit quelque minute à se rendre compte de sa connerie, il avait dit ça à voix haute alors qu’il devait se montrer discret…Il y a des jours où il avait vraiment envie de se donner des claques.

Il se mordit le poignet et quitta discrètement la pièce, priant pour que Caïn croie qu’il venait juste de se réveiller. Il s’assit sur le lit, un léger sourire aux lèvres qu’il fit disparaitre, il fallait qu’il joue le jeu bon sang. Il ne pouvait détacher l’image où il distinguait parfaitement l’érection de son ami, oui, il pensait pouvoir employer ce terme à présent, il lui avait sauvé la peau non ? S’il avait eu ce malaise seul au milieu de cette ruelle aussi mal famée que mal odorante, Dieu seul savait ce qui aurait pu lui arriver.

Oh mais…Il était de plus en plus excité, il se sentait pousser les ailes qu’il avait toujours lors de plaisir intense, ou quand il était drogué, au choix, mais bon. Caïn était quelqu’un…De dur à approcher…Il laissa échapper un doux rire lorsqu’il pensa à cet euphémisme. « Dur à approcher » c’était impossible oui ! Il l’avait à peine heurté qu’il se prenait un révolver contre la carotide, à peine l’avait-il touché du bout de ses lèvres qu’il venait entailler sa gorge à l’aide d’un cran d’arrêt. Mais bon, il aimait le danger, et ce n’était un secret pour personne, le danger, et il avait bien envie d’apprivoiser Caïn. Il allait essayer…Il s’allongea sur le lit, les bras derrière la tête. Un grand sourire aux lèvres.

Caïn se dépêcha de se rincer pour sortir de la douche. Il lui semblait avoir entendu une voix murmurée son prénom, mais comme il coupait le robinet pour écouter si Eden s'était réveillé, il n'avait entendu que le silence.

Tranquillement, il enjamba le bord de la douche, rinça rapidement la mousse qui bouchait le siphon et passa un petit coup de jet sur les parois. Il attrapa une serviette blanche duveteuse et l'enroula autour de ses hanches.

Il laissa ruisseler les gouttes le long de son dos. Caïn n'aimait pas s'essuyer, il préférait attendre que sa peau sèche toute seule, à la douce chaleur de l'air de son appartement. Mais il devait au moins garder une serviette autour de la taille sachant qu'Eden était dans la pièce à côté.

Il saisit une autre serviette, plus petite et enroula ses longs cheveux blonds pour les relever au dessus de sa nuque. Il essuya rapidement le miroir embué avec une grosse éponge jusqu'à distinguer son reflet.

Caïn contempla un moment son visage, détaillant son teint légèrement hâlé et les cernes mauves qui fonçaient son regard. Il tira sur ses joues, ses paumes râpant sous la barbe naissante qu'il s'empresserait de raser de près.

Il attrapa la bombe, l'agita, et étala la mousse légère sur son menton et ses joues. Caïn fouilla un peu dans son placard, trouva un rasoir avant de faire glisser la lame précautionneusement contre sa peau. Il aimait le crissement du rasoir qui passait dans la mousse, c'était un bruit apaisant à ses yeux.

Dès qu'il fut rasé, il s'enduit d'après rasage, passa un peu de crème de jour sur son visage et s'aspergea d'un parfum musqué et viril. Caïn termina par défaire la serviette sur sa tête et brosser rapidement ses longs cheveux avant de les rattrouper en un catogan lâche.

Enfin prêt, il ouvrit la porte entrouverte de sa chambre et s'y glissa. Sur le lit, Eden s'était redressé et souriait ...

Eden se redressa, il avait entendu l’eau se couper. Signe que le blond allait bientôt arriver…Il sourit de toutes ses dents, le voir dans cette posture l’avait franchement excité et il se disait que peut-être…Enfin bon, c’était Caïn hein ! Pas toucher !

Dieu mais qu’est-ce qu’il mettait comme temps dans la salle de bain ! Pire qu’une gonzesse ! Pensa Eden, absorbé par la contemplation de la porte. Déjà vingt minutes qu’il avait entendu le bruit de la doucher cesser et il l’attendait toujours ! Non mais à quoi pouvait-il bien jouer ? Il avait plusieurs fois était tenté d’aller voir ce qu’il faisait mais avait résisté à chaque fois, conservant tout de même un minimum de savoir vivre.

Quand Caïn entra enfin dans la chambre, Eden tourna les yeux vers lui, un peu trop rapidement pour que cela paraisse naturel mais bon, aucune importance. Il lui sourit et sauta sur ses pieds pour se trouver face à lui. Il commença par promener son regard le long de son corps, s’arrêtant sur son torse musclé à souhait, son regard d’ébène, son visage rasé de près, sa musculature, ses bras qui donnent envie de se lover entre histoire de se sentir protégé et surtout la serviette qui entourait sa taille. Eden fixa longuement cette même serviette, s’imaginant ce qui se trouvait en dessous avec délice. Puis il sursauta. Oui, il était en train de fixer le corps, qui rendrait jaloux Apollon soit dit en passant, de Caïn alors que ce dernier se tenait devant lui, attendant surement qu’Eden dise quelque chose plutôt que de regarder son entrejambe de cette manière.

À dire vrai…Il ne savait pas quoi dire, même s’il aurait bien aimé se jeter à ses pieds et le remercier en s’accrochant à sa jambe…Ou plutôt de le remercier d’une monstrueuse fellation dont il avait le secret. Mais il pensait, à raison d’ailleurs, que Caïn n’aimerait ni l’un ni l’autre. Aussi il plongea son regard dans le sien.


« Merci infiniment…Je sais pas ce que je serais devenu sans toi… »

Il sourit vaguement et recule légèrement.

« Tu sais j’ai très chaud là alors si tu permets… »

Il n’attendit aucune réponse et commença à retirer sa chemise, bouton par bouton, dévoilant au fur et à mesure sa peau d’albâtre, marbré de marques violette identique à celles de son cou, la plus grosse étant proche de l’aine.

Il soupira et déposa sa chemise sur le lit puis il tourna les yeux vers Caïn.

« Oh…Mais…Tu as du me porter jusqu’ici…Tu dois…Avoir le dos en miette… »

Il se glisse avec lenteur derrière lui et passe la main le long de son dos, encore humide et bouillant, s’arrêtant sur ses épaules avec une douceur qu’il ne se connaissait pas lui-même. Guettant la réaction de son ami.

Caïn pénétra dans la pièce en maintenant sa serviette autour de ses hanches. Autour de lui, tout était bien rangé, comme d'habitude. Les armoires qui contenaient ses vêtements et autres gadgets qui pouvaient se montrer fort utiles dans sa profession, se reposaient contre le mur du fond.

Le lit au draps beige était recouvert de la couette brune en flanelle qu'il affectionnait tant. Caïn allait se diriger vers sa commode pour prendre des sous-vêtements propres quand Eden bondit hors du lit, le fixant avec ce regard reptilien dont il avait le secret.

Eden l'observa un moment. Caïn n'aimait pas ça, il savait que les prunelles sombres de son ami s'égarait sur des endroits de son anatomies qu'il n'aurait d'ordinaire pas exhibé ainsi. Qu'importe, après cette nuit en vadrouille, le blond était épuisé et il n'avait pas envie de partir dans une nouvelle dispute.

Après tout, si Eden ne faisait que regarder, cela ne le dérangeait pas plus que ça. Il n'était pas le premier et surement pas le dernier à trouver son corps à son gout. Caïn commençait à s'habituer aux regards langoureux qui glissaient le long de ses reins à la nuit tombée ...

Mais outre ses pupilles inquisitrices qui semblaient vouloir le déshabiller, Eden avait un drôle de sourire. Comme s'il allait parler sans savoir réellement quoi dire. Cela n'y coupa pas et Eden entrouvrit bientôt les lèvres.

« Merci infiniment…Je sais pas ce que je serais devenu sans toi… »

Evidemment, cela devait forcément passer par une politesse niaise qui horripilait Caïn. D'un regard il l'avait compris, d'un regard, il avait deviné qu'il le remerciait ... Pourquoi rendre cet échange sobre et profond presque ridicule en formulant ce qu'ils savaient tout deux ?

Caïn soupira. Eden était un expansif. Il ne comprenait sans doute pas son besoin de rester coi, surtout dans ce genre de moment. Caïn voulut se retourner, mais Eden bougea avant lui, reculant d'un pas pour contourner le lit.

« Tu sais j’ai très chaud là alors si tu permets… »

Caïn serra les poings, se retenant de répondre quelque chose de méchant. Ce matin, il n'avait surement pas la tête à cela. Et puis comment pourrait-il soutenir qu'Eden était un parasite, puisque c'était lui qui l'avait ramené chez lui.

Aussi, le blond ne dit rien, observant Eden ondulé dans son dos en ouvrant son vêtement bouton par bouton, avant de se débarrasser de sa chemise en la jetant sur le couvre lit. Caïn n'aimait pas qu'on se glisse dans son dos. Il se sentait observé et vulnérable. Mais cette fois il se retint.

Même s'il ne voulait pas se l'avouer et encore moins y céder, la chaleur du corps d'Eden contre sa peau nue encore humide réveillait en lui des sensations depuis longtemps oubliées. Alors Caïn ne dit rien, attendant d'entendre Eden murmurer :

« Oh…Mais…Tu as du me porter jusqu’ici…Tu dois…Avoir le dos en miette… »

Evidemment qu'il avait le dos en miette ... Que croyait-il ? Qu'il était aussi léger qu'un plume ? Caïn aurait bien voulu continuer à maugréer ainsi, se coupant des émotions qu'il ressentait contre son gré, mais les paumes félines d'Eden courrait déjà contre sa colonne, s'attardant voluptueusement sur ses épaules.

La caresse était agréable, aérienne, confortable même, mais Caïn ne pouvait s'y abandonner. Il grogna un peu avant d'articuler entre ses dents, essayant de rester aussi calme qu'il le pouvait pour ne pas qu'Eden remarque son trouble :

"Tu fais quoi là ?"

Il avait bien vue l’expression crispée de Caïn. De toute évidence il n’appréciait pas la présence d’Eden à sa juste valeur. Il eut un mouvement de recul lorsqu’il sentit le corps de Caïn se tendre au contact de ses mains. Il n’avait pas spécialement envie de se faire ravaler la façade et il commençait à souffrir au niveau des articulations du bras qui avait subi le courroux de son ami la dernière fois qu’il l’avait touché.

"Tu fais quoi là ?"

Grogna-t-il, passablement irrité, surtout très crispé. Eden sourit et murmura doucement :

« Juste un massage, tu n’as pas à t’inquiéter je n’ai aucune intention de te dévorer et la clé de bras m’a suffi tout à l’heure…J’essaye juste de détendre tes muscles endoloris qui vont finir par se déchirer à être si tendu à longueur de temps… »

Ne voyant aucun geste négatif de sa part il reposa lentement ses mains sur les épaules de Caïn et reprit ses caresses d’un geste lascif, légèrement langoureux descendant progressivement sur ses omoplates puis sur ses reins, suivant la colonne vertébrale, avant de remonter tout aussi lentement, appuyant légèrement ses mouvement, faisant rouler avec douceur ses muscles. Il ferma doucement les yeux et inspira profondément. L’odeur de Caïn était enivrante, il adorait simplement ce parfum, délicat et viril à la fois. Il rouvrit les yeux, juste à temps pour se rendre compte qu’il n’allait pas tarder à embrasser cette peau douce, témoignant de toute la force de son propriétaire.

Il recula rapidement, il ne voulait en aucun cas brusquer Caïn et encore moins finir en bouillie. Il respira profondément et repris son massage, profitant de cet instant de calme, ne trouvant pas nécessaire de briser le silence, de toute manière il n’avait rien à dire et il savait parfaitement que son ami détestait parler, encore plus s’il devait écouter quelqu’un raconter sa vie, et la vie d’Eden n’était absolument pas un sujet de conversation sain et agréable à raconter. Aussi il garda les lèvres closes, observant avec sérieux ses mains glisser le long du corps de Caïn.

Il avait perdu le fil du temps mais il sentit soudain une violente fatigue l’accabler comme si quelqu’un venait à l’instant de placer un immense poids en haut de ses épaules, écrasant son corps. Il posa son front entre les omoplates de Caïn, ses mains près de sa nuque et il s’immobilisa durant un instant. Il se sentait si bien en ce moment même qu’il n’éprouvait aucun besoin de bouger.

Il referma les yeux. Non, non il n’avait pas l’intention de dormir maintenant, il voulait juste se laisser submerger par ses autres sens à savoir le toucher et l’odorat en l’occurrence, l’odeur de Caïn lui emplissait les narines et commençait à l’enivrer tandis qu’il sentait la chaleur de sa peau sous ses doigts. À présent il n’avait plus peur de la réaction de son ami, aussi néfaste soit elle, de toute manière il était si épuisé qu’il n’avait vraiment pas envie de réfléchir, encore moins de se battre. Il soupira et se redressa très lentement.

Caïn attendait la réponse d'Eden qui ne prit que quelques secondes à venir. Un massage ? Soit, ce n'était pas une mauvaise idée, compte tenu de la douleur qu'il éprouvait à cet instant. Aussi, il fit tout ce qu'il put pour se détendre.

Il laissa ses épaules tomber et décrispa ses trapèzes qui tiraient sur sa nuque. Les mains d'Eden glissait sur son corps, avec agilité et doigté. Il trouvait les noeuds, pressait légèrement pour les défaire, et continuait à parcourir sa colonne avec de douces caresses.

S'il n'avait pas été Caïn, il aurait surement laissé échapper un grognement de satisfaction quand Eden atteignait ses reins, mais au lieu de s'abandonner aux merveilleux que faisaient les mains du brun, il se crispa à nouveau.

Imperceptiblement, il sentit Eden se tendre dans son dos, puis bouger un peu avant de se remettre à masser ses muscles, pétrissant sa peau avec une douceur qu'il n'aurait pu soupçonner. Il le sentait respirer dans son dos, inspirant tranquillement avant de souffler un air brûlant par la bouche.

Il devait avoir les lèvres entrouvertes pour que Caïn sente le filet d'air chauffer ses omoplates. Caïn se sentait bizarrement bien, apaisé, calme et détendu. Les pouces d'Eden qui dénouaient ses muscles et son souffle régulier parvenaient à dissiper cette tension perpétuelle qui le rendait aussi irascible.

Ses troubles et ses pensées sombres le quittaient. Pour la première fois depuis longtemps, le poids qui meurtrissait ses épaules s'étaient envoler. De ses mains de velours, Eden l'avait chassé, l'autorisant à respirer à plein poumon.

Tranquillement, Caïn ferma les yeux, il laissait son esprit divagué dans les méandres de son imagination. Les mouvements d'Eden le berçaient, l'accompagnant dans cette bulle d’insouciance et de douceur.

Puis soudain, quelque chose heurta son dos. Lentement, le contact de cette surface dure et brûlante se collait à sa chair, s'imprimant au creux de ses muscles. Bizarrement, Caïn ne sursauta pas. Non, il se contenta de se retourner pour faire face à Eden.

C'était son front qui avait effleurer son dos et son regard semblait troublé par une flamme qui réveilla en Caïn une sensation délicieuse. Lentement, comme si le monde tournait au ralenti, le blond se pencha vers Eden.

Des mèches volages tombaient de son catogan pour encadrer son visage aux traits étrangement doux. Alors qu'il se trouvait si proche d'Eden que leurs nez se touchaient presque, Caïn leva une grande paume qu'il glissa dans la nuque du brun.

Une seconde, un battement de paupière et il posa doucement ses lèvres sur celles d'Eden, s'emparant de leur chaleur, avalant le souffle erratique qui s'en échappait. Dans l'esprit de Caïn plus rien ne répondait.

Un seul souhait, un seul espoir, qu'Eden réponde à son baiser et l'embrasse à en perdre la tête ...

Il avait clairement sentit Caïn se détendre sous ses doigts ce qui le rendait plutôt heureux et content ce lui, apparemment il n’avait pas l’intention de lui casser la figure ce qui n’était pas plus mal. Il fut légèrement surpris lorsqu’il vit Caïn se tourner vers lui. Qu’avait il fait de mal cette fois ?

Il eut un léger mouvement de recul lorsqu’il vit son visage se pencher vers le sien. Décidément il n’arriverait sans doute jamais à cerner Caïn. Le temps s’arrêta lorsque ses lèvres se posèrent avec lenteur et délicatesse sur sa propre bouche, sa main glissant sur sa nuque, accentuant le baiser. Il se passa quelques minutes durant lesquelles Eden était tétanisé par ce qu’il se passait, incapable de bouger, réfléchissant à toute vitesse. Qu’étaient-ils en train de faire ?!

Il se sentit glisser dans un linceul de plaisir alors qu’il fermait lentement les yeux et que ses lèvres commençaient à s’activer sur celles de Caïn. Il passa ses bras autour de son cou, collant leurs torses l’un à l’autre, s’imprégnant de la chaleur du corps de son homologue, se joignant à la sienne et irradiant la pièce.

Il avait l’impression que le baiser durait déjà depuis des heures lorsqu’il osa enfin glisser sa langue entre les lèvres brûlantes et entrouverte de Caïn. Il sentait son cœur, prêt à se décrocher de sa poitrine, battre frénétiquement contre celui de son ami, pouvait-il encore l’appeler comme ça ?

Il rompit le baiser, à bout de souffle, et recula d’un pas. Il observa longuement Caïn, cherchant une réponse à toutes les questions qui emplissaient sa tête. D’un autre coté il avait vraiment envie de recommencer à l’embrasser, de se tenir tout contre lui, de se sentir protégé dans ses bras.

Il avait fait abstraction de ce poids qui l’avait accablé quelques instants auparavant pour se concentrer sur l’instant présent. Réalisant soudain ce qui venait de lui arriver : Il venait d’embrasser Caïn. Non, mieux encore, Caïn l’avait embrassé. Il se sentait pousser des ailes. Il ne pensait pas éprouver quoi que ce soit pour le blond, mais il avait l’impression d’avoir percé sa carapace et de s’y être glissé afin de profiter de la protection qu’elle offrait.

Il leva les yeux vers Caïn et s’avança à nouveau vers lui. Il plaqua ses lèvres contre les siennes sans aucune douceur, comme par besoin vital de ce contact, comme s’il en avait toujours eu besoin. Il glissa ses mains sur ses reins et commença à le pousser avec lenteur vers le lit, le corps toujours collé au sien.

Caïn savourait la douceur des lèvres tendres d'Eden, sa langue mutine se faisant plus inquisitrice encore, cherchant à trouver sa compagne pour un ballet sensuel. Lorsque après un moment qui lui sembla durer une éternité, Eden consentit à sortir de sa torpeur pour venir se presser contre lui.

Il pressait son corps fin contre le torse musclé du blond, se penchant en avant pour glisser un bras dans son dos. Caïn se sentait fondre sous la langue brulante qui rejoignit la sienne entre les lèvres entrouvertes d'Eden.

Le parfum du brun l'envoutait, il ne cherchait plus à réfléchir, il voulait seulement l'embrasser encore et encore, peut importe ce qu'il adviendrait. Mais déjà il sentait Eden s'éloigner de lui. Son regard apeuré voulait dire beaucoup.

Il ne semblait pas réaliser ce qu'ils étaient entrain de faire. Caïn n'ont plus de réalisait pas, mais il serait bientôt tant pour ça. Plus tard. Beaucoup plus tard. Pour l'instant, il voulait qu'Eden revienne contre lui et pose à nouveau sa bouche fine contre la sienne.

Et comme par télépathie, Eden se rua contre lui, le poussant sur le lit derrière eux. Caïn n'eut ni la volonté ni l'envie de le repousser et il le laissait se coller contre lui alors qu'ils tombaient sur le matelas.

Caïn attrapa Eden, entourant sa taille de son bras pour le plaquer contre lui. Il glissa un genou entre les cuisses fuselées du brun, écartant ses jambes pour frotter son basse contre le sien. La serviette le gênait presque autant que le pantalon d'Eden.

Caïn passa une main contre le ventre d'Eden, goutant toujours ses lèvres avec délices, il dégrafa la braguette d'un mouvement agile du pouce avant de faire glisser le vêtement le long de ses cuisses, découvrant ses fesses galbées et une entre jambe gonflée.

Il poussa le baiser longuement, approfondissant la caresse en cambrant le dos d'Eden contre lui et pressant sa nuque pour le dévorer avidement. La douceur du début de leur étreinte avait laissé place à la passion fougueuse qui envahissait progressivement le corps fiévreux de Caïn.

Le frisson d'envie qui parcourait sa nuque le rendait et fou et d'un mouvement de bassin, il retourna Eden sous lui, le plaquant contre le matelas de tout son poids. Lentement, il mit fin au baiser délicieux qu'ils partageaient et se redressa un peu, contemplant le visage rougi d'Eden sous lui.

Ses yeux pétillaient et ses joues écarlates prouvaient combien il avait chaud et combien il le désirait. Se laissant porter par ses intuitions, Caïn voulut croire qu'Eden ressentait ce qu'il ressentait et il glissa lentement sa paume caleuse dans le boxer du brun, saisissant son érection entre ses doigts.

La raison l’avait quitté lorsque Caïn et lui s’était retrouvés sur le lit, leurs lèvres toujours soudées l’une à l’autre. Pour rien au monde il n’aurait cessé de l’embrasser, il se sentait si bien en cet instant, comme si l’endroit où il aurait toujours dû être était dans cette chambres, dans les bras de Caïn, l’embrassant comme si sa vie en dépendait.

Il sentait le feu brûler dans leurs deux corps et commença à se trouver à l’étroit dans son pantalon lorsque Caïn passa les bras autour de lui pour plaquer son torse contre le sien et qu’il glissa une jambe contre les siennes. Il avait vraiment très, très envie de retirer la serviette qui l’empêchait de voir la virilité du blond qu’il sentait tendue contre la sienne.

Il se sentait vraiment serré à présent mais Caïn semblait avoir lu dans ses pensées puisqu’il dégrafa son pantalon et le lui retira sans même avoir rompu le contact de leurs lèvres de plus en plus bouillantes. Eden connaissait à présent chaque recoin de la bouche du blond et ne se privait pas de les explorer à nouveau, jouant avec sa langue.

Il poussa un léger soupire de déception quand Caïn rompit le baiser afin de se positionner au-dessus d’Eden. Il plaqua son corps contre le sien et releva légèrement pour l’observer. Il sentait ses joues devenir écarlates et ses yeux témoignaient de toute la passion qu’il éprouvait en cet instant magique.

Il vit des étoiles lorsque Caïn glissa sa main dans son boxer et que ses doigts rugueux et fins vinrent saisir son érection qui prenait de plus en plus d’envergure tant le plaisir montait en Eden. S’il avait connu des partie de sexe plus violente que celle-ci il n’avait jamais vu aussi passionnée et douce. Il se sentait prêt à s’envoler lorsqu’il défit lentement le nœud de la serviette qui masquait encore la virilité de Caïn.

Il s’en empara d’une main avide et entama un mouvement d’une lenteur contrôlée. Une pulsion se réveilla en lui et il fit basculer Caïn sur le lit. Il se mit à califourchon sur ses hanches et l’embrassa à nouveau avant de déposer de doux baisers sur sa mâchoire puis son cou qu’il mordilla et lécha doucement.

En l’embrassant, il glissa ses mains sur son torse et caressa ses tétons, les frôlant du bout des doigts. Il vint embrasser ses pectoraux, les léchant par endroit puis il descendit lentement vers son ventre, jouant du bout de la langue avec son nombril.

Il arriva, après un temps qui lui avait semblé interminable, entre les jambes de Caïn. Mais il avait tant aimé gouter à cette peau si chaude qu’il ne regrettait en rien sa lente descente vers l’objet de tous ses désirs actuels, à savoir le sexe du blond qui semblait sur le point d’exploser.

Eden passa lentement un coup de langue depuis la base jusqu’au gland, se délectant de son goût et de son odeur. Il en suça doucement le bout avant de l’aspirer enfin entre ses lèvres brûlantes. Il leva les yeux emplis de désir à Caïn, cherchant à capter son regard.

Eden avait pris les choses en mains et cela ne déplaisait pas à Caïn qui se laissait dévorer tout en entier par une langue gourmande et aguicheuse qui lapait avidement chaque parcelle de son corps tendu. C'était tellement agréable !

Il avait du abandonner sa serviette et d'un coup de rein, Eden avait échangé leur place, enlaçant sa taille nue de ses cuisses fuselées pour se tenir à califourchon au dessus de son torse. Ses mains puis ses lèvres avaient parcouru la courbe de ses clavicules, le sillon de ses pectoraux, ses mamelons dressés, les creux de son ventre avant d'atteindre son pubis.

La langue mutine avait tracé une ligne humide jusqu'au bout de son gland, se délectant de son sexe palpitant entre ses lèvres gonflées. Caïn avait du serrer les dents pour s'empêcher de grogner tant l'habilité du brun le ravissait.

Imperceptiblement, il se mit à onduler sous lui, approfondissant la fellation en donnant de légers coups de bassin entre les lèvres d'Eden. Au début, ses coups de rein étaient lents, épousant le rythme de la bouche du brun.

Mais à mesure que le désir montait en lui, Caïn accentuait ses mouvements, glissant sa paume contre la nuque d'Eden pour l'inciter à le prendre en bouche plus profondément. Il dut se mordre la lèvre pour ne pas laisser échapper un gémissement.

Son gland frappait le palais d'Eden, pas assez rapidement à son gout puisque le brun lui imposait toujours un rythme langoureux qui le torturait. Le plaisir devenait de plus en plus intense, ses mains tremblaient et ses jambes tressautaient alors que la langue d'Eden le suçait avec délice.

Lorsqu'il crut sentir la jouissance arrivée, tout son cors se contractant avec force, Caïn agrippa les cheveux d'ébène d'Eden avant de murmurer son prénom entre ses dents, comme s'il l'implorait de mettre fin à sa torture ...

Eden sentait Caïn onduler sous lui, glissant un peu plus son entrejambe entre ses lèvres. Ce qui n’était pas pour lui déplaire : au moins il voyait qu’il faisait de l’effet. Il accéléra son mouvement de va et vient en caressant lascivement ses hanches.

Il sentit la main du blond glisser lentement contre sa nuque afin de lui faire accentuer ses caresses buccales qu’il lui prodiguait mais le brun tint bon et garda un rythme assez lent et langoureux…Oh bien sûr il savait qu’il rendait fou la plupart des hommes à agir de la sorte, mais il trouvait ça tellement grisant qu’il n’allait pas s’arrêter de sitôt.

Il sentit bien vite Caïn au bord de l’orgasme, les muscles tendus à l’extrême, le corps cambré vers sa bouche, il l’avait même entendu murmurer son prénom et ses doigts serraient ses cheveux. Il se redressa avec une lenteur considérable et lui sourit. Il retira son boxer qui commençait à lui faire mal tant il était serré dedans. Il tira un préservatif de son portefeuille qu’il avait récupéré dans son pantalon et en habilla avec habilité le sexe de Caïn, toujours tendu.

Il se glissa à nouveau à califourchon au-dessus de lui et l’embrassa fiévreusement avant de faire pénétrer la virilité du blond au plus profond de lui en poussant un léger gémissement, la légère douleur qu’il avait ressentie ne faisant qu’accentuer son plaisir ainsi que son désir. Il resta un instant immobile, ses doigts se crispant sur le torse de Caïn, le griffant légèrement, le temps de s’habituer à lui.

Il plongea son regard dans le sien lorsqu’il commença à onduler sur lui. Il se mordit la lèvre afin de retenir un gémissement de pur plaisir alors qu’il se mettait à coulisser de haut en bas sur son sexe. Il ferma lentement les yeux en se passant les mains sur le torse, titillant ses tétons du bout des doigts, zone très érogène pour lui.

Il ondulait très rapidement à présent, ne pouvant retenir qu’une partie de ses gémissements. Il roula sur le côté et plaça Caïn au-dessus de lui d’un coup de reins. Il glissa ses jambes autour de la taille du blond et il ramena son bassin contre les sien.

« Fais-moi crier... »

Murmura-t-il simplement en rejetant la tête en arrière.

Les frissons qui parcouraient l'échine de Caïn se muèrent en tressautements et soubresauts de plaisir lorsque la langue d'Eden découvrait son gland avec délice. Même s'il essayait d'accélérer sa caresse, le brun résistait, bloquant sa mâchoire pour lui donner seulement ce qu'il avait décidé, ne voulant céder immédiatement à son désir.

Bientôt, les grognements de Caïn se firent aussi insistant que ses coups de reins et Eden sembla vouloir passer à autre chose. Le blond le vit se contorsionner pour retirer son boxer puis se tendre vers son pantalon abandonné là pour attraper un petit morceau de plastique carré.

Un sourire carnassier déforma le visage marqué de Caïn qui laissa Eden recouvrir sa queue du préservatif. Il ne bougea pas non plus lorsque le brun se laissa doucement glisser le long de son membre, appréciant la moiteur et la chaleur du creux de ses cuisses.

Eden était si étroit que le blond du se retenir de ne pas le retourner contre le matelas pour le prendre de toutes ses forces. Caïn laissa donc le brun venir à lui, ondulant, roulant des hanches pour l'apprivoiser, accentuant la pénétration à chaque va et vient.

Lorsqu'il se sentit prêt, Eden fit mine de le retourner, plaquant son bassin à celui de Caïn pour se placer en dessous de lui. La carrure massive du blond se mit en tension quand résonna à son oreille :

« Fais-moi crier... »

Eden, la gorge offerte à ses crocs, le dos cambré sous ses reins, attendait que le plaisir monte en lui, fermant les paupières pour savourer la puissance des coups de bassin du blond. Caïn banda les muscles de ses bras et prit appui sur ses avants-bras pour recouvrir complètement le corps du brun de son torse.

Collé à lui, il le secouait de longues étreintes, de plus en plus rapide et profondes. Caïn céda à la tentation de ce cou pâle et y planta ses dents, savourant l'arôme suave de cette chair sucrée. Il laissa sa langue s'égarer le long de sa clavicule, mordant et suçotant chaque parcelle pâle qui l'attisait.

Lassé de cette position, Caïn grogna et retourna Eden brusquement, attrapant ses hanches pour le mettre à quatre pattes devant lui. Il n'attendit pas que le brun retrouve ses appuis et retourna à l'assaut de son cul appétissant en retrouvant sa chaleur.

Il posa une large paume sur son flanc, maintenant sa taille plaqué contre son bassin pour approfondir ses coups de reins davantage encore. Il résista un moment à l'envie d'attraper ses cheveux et de les tirer pour forcer Eden à se cambrer contre lui, mais y succomba bien vite.

Ravi de l'image enchanteresse qu'il contemplait, Caïn glissa une main entre les cuisses d'Eden, capturant sa queue tendue entre ses longs doigts pour la torturer en rythme avec ses mouvements. Il redoubla d'efforts jusqu'à sentir un jet brûlant tâché sa main et le corps du brun s'affaisser sous lui.

Néanmoins, il le rattrapa, redressa son torse d'une paume puissante pour le coller à lui. Son dos tremblant et transpirant contre son torse palpitait au rythme effréné de son coeur et le bruit sourd de ses battements enhardis Caïn qui accéléra encore, fermant les yeux à son tour.

Il se laissa emporter par l'odeur d'Eden, la peau d'Eden, la moiteur de son corps autour de sa queue et la douceur de sa peau contre ses doigts. Lentement, il plongea une derrière fois tout au fond de lui, fouillant ses entrailles avec vigueur avant de sentir tous les muscles de son corps se contracter.

Une chaleur irradia dans sa poitrine, coulant dans ses veines comme une déferlante de lave, brûlante et glacée à la fois. Un million de fourmillements envahirent ses membres, engourdissant tous ses nerfs. Sa respiration accéléra brutalement puis se calma presque instantanément.

Alors qu'il tombait sur le matelas, entrainant le corps fin d'Eden contre lui, Caïn sentit une sorte de légèreté douçâtre pénétrer son coeur. Il se retira délicatement, avant de retirer la prison de latex qui compressait sa queue.

Instinctivement, il posa un bras contre le ventre du brun, et nicha sa tête au creux de son cou. Doucement, ses paupières se fermèrent et Caïn s'endormit.

Lorsqu’Eden se plaqua contre le lit pour laisser Caïn prendre le dessus il sentit toute la frustration que le blond contenait durant les dernières minutes s’envoler jusqu‘à totalement disparaitre. Il ne ressentait plus que la chaleur qui irradiait entre eux.

Quand le blond entama un mouvement d’allée et venue, il sentit enfin le plaisir émaner en lui par vagues de plus en plus puissantes recouvrant chaque parcelle de son corps, le glissant dans un linceul de plénitude. Seulement il manquait quelque chose pour que tout soit parfait et il espérait que Caïn allait découvrir quoi, sans qu’il ait à le crier, afin de lui faire atteindre le paroxysme de son plaisir.

Alors que le blond accentuait ses coups de reins, Eden sentit ses mâchoires se refermer sur son cou, le marquant tel un fer rouge. Un gémissement franchit la barrière de ses lèvres lorsque Caïn descendit mordre sa clavicule et son épaule, laissant des marques écarlates à coté de celles, violettes, de la veille qui commençaient à cicatriser.

D’un coup il se sentit agrippé par les hanches et retourné sans ménagement, alors qu’il était à genoux, cherchant à comprendre ce qui lui arrivait, Caïn s’enfonça à nouveau profondément en lui sans qu’il n’ait le temps de prendre ses appuis et ses repères si bien que son épaule douloureuse vint violement butter contre le lit, lui arrachant un cri de douleur mêlé à un gémissement de plaisir puisque Caïn n’avait pas cessé ses coups de reins. Il se redressa sur ses coudes tandis que le blond le maintenait par le flanc du plat de la main afin d’accélérer le rythme.

Une main puissant agrippa soudainement ses cheveux et l’attira en arrière vers le torse du blond qui s’activait encore plus violement en lui. Bien que la situation ne fusse absolument pas opportune, Eden laissa échapper un éclat de rire cristallin et frénétique qui résonna dans la chambre où se mêlaient déjà les gémissement de Caïn et lui.

La main lâcha progressivement les cheveux ébène d’Eden (hem) ce qui lui arracha un léger soupire de déception bien vite remplacé par un gémissement lascif de plaisir lorsqu’elle s’empara de son sexe endoloris par l’envie et commença à imprimer un mouvement de va et vient rapide en rythme avec les coups de hanches de Caïn.

Quelques minutes, voir quelques secondes en fait, Eden n’avait plus vraiment la notion du temps, après que Caïn se soit mis à le caresser de la sorte, le brun se sentit frappé par la foudre de l’orgasme. Ses yeux se remplirent d’étoiles brillantes et son corps était emplis de millions de feux d’artifices explosant en lui alors qu’il se rependait sur les doigts du blond et sur son torse en plusieurs jets brûlant et d’un blanc laiteux.

Il glissa dans une douce torpeur comme un héros après sa tâche accomplie et son corps, qui ne lui répondait plus entièrement depuis un bon moment, commençait à s’affaisser puis à tomber dans le lit. Une poigne de fer le retint néanmoins tandis que Caïn continuait à le pilonner de manière frénétique.

Le blond atteignit enfin la jouissance, se rependant dans le latex au fond des entrailles d’Eden. Il se retira lentement et le brun l’entendit se débarrasser du préservatif avant de se laisser tomber sur le lit, attirant Eden contre lui. Ce dernier glissa instantanément son nez dans son cou, s’imprégnant de l’odeur de son ami et amant qui s’endormait doucement. Il posa une main sur la sienne et ferma lentement les yeux. Pour une fois il se sentait à sa place même s’il savait que ça ne durerait qu’un temps.

-------------------------------------


Lorsqu’Eden ouvrit les paupières quelques heures plus tard, la première chose qu’il vit fut le torse de Caïn et cette vision n’avait absolument rien de déplaisant bien au contraire. Aussi il se contenta de le caresser de bout des doigts et de l’observer sans faire aucun autre mouvement, savourant le moment présent tel le meilleur et le plus sucré des desserts. Ce qu’il se sentait bien, pour la première fois il n’avait envie ni de came ni de sexe. Il voulait seulement être là et y rester le plus longtemps possible.

Caïn ouvrit lentement les yeux, tiré d'un songe merveilleux par le picotement désagréable d'un ongle sur son torse. Il battit des paupières une fois ... deux fois avant de parvenir à distinguer les pupilles azures cernées de mauve, la peau pâle et les cheveux ébène d'Eden.

Aussitôt, le souvenir de leur soirée lui revint en mémoire : la rencontre au milieu d'une rue nauséabonde, le malaise du brun, le retour en moto, la douche, et puis ... Caïn bondit du lit comme un ressors, dévisageant Eden comme s'il était atteint d'une pathologie particulièrement contagieuse, le fixant complètement bloqué sur les marques violacées qui ornaient le cou du brun.

Les traces de ses ongles sur son dos, les marques de ses doigts sur son flanc et les cicatrices de ses dents dans sa chair. Malgré lui, Caïn se laissa envahir par les sensations torrides qui l'avaient animé, réveillant ses sens longtemps endormis. Son ventre se serra et il contracta ses mâchoires pour s'empêcher de grogner.

Dans un coin de son coeur, il hurlait, se débattant contre la sensation délicieuse du corps brûlant contre lui, voulant le pousser loin, le faire sortir de son lit, de chez lui, de sa vie, d'oublier les merveilles de son cul serré autour de sa queue, d'oublier la moiteur de ses cuisses et le gout de sa peau.

Il ne pouvait pas, il n'avait pas le droit. Pour lui, pour Gabriel, il se l'interdisait. Même s'il se sentait oppressé, meurtri, il ne put retenir l'élan de désir qui l'envahissait. Aussi brusquement qu'il s'était levé, il se colla à Eden, encore à moitié allongé, et ravi ses lèvres avec fougue. Il s'autorisa un baiser, une étreinte, avant de repousser le torse frêle du brun.

"Pars, laisse moi ... Dégage de chez moi" ordonna-t-il sans le regarder, détournant le regard pour ne pas céder face aux flammes brûlants dans les pupilles dilatées d'Eden.

Il avait sursauté en voyant Caïn bondir du lit. Il ne s’attendait pas vraiment à ce genre de réveil…Il observa le blond qui semblait en plein combat avec lui-même. Il tendit légèrement une main vers lui mais avant qu’il n’ait pu esquisser la suite de son mouvement Caïn se jetait sur lui pour l’embrasser avec fougue, presque violence, et le serrer contre lui.

Il le repoussa ensuite avec force, plaquant le corps d’Eden, qui poussa un juron à cause de la douleur dans son bras, au lit.

"Pars, laisse-moi ... Dégage de chez moi"

Lança-t-il d’une voix cassante en lui tournant le dos. Eden avait l’impression de s’être pris une gifle. Quoi ? Mais qu’avait-il fait ? Il ne s’était pourtant pas si mal débrouillé et puis…Caïn…Puis lui revint en mémoire les recherches qu’il avait faites sur Caïn Adhams : Homme brisé, anéanti par la perte de son époux. Eden avait lu un dossier nécrologique à ce sujet. Il avait également eu accès au suivit psychologique que l’hôpital avait effectué pour le blond. Ce n’était plus le même homme depuis ce jour et ça il pouvait bien le comprendre, lui aussi aurait sans doute été dans cet état-là après un tel drame.

Eden tourna lentement la tête vers la table de chevet où se trouvait le cadre retourné et il le prit entre ses mains.

« C’est donc ça… » Murmura-t-il légèrement troublé avant de reposer la photographie à l’endroit.

Il regarda à nouveau Caïn. Sans doute allait-il mal réagir mais Eden ne bougerait pas de ce lit avant d’avoir eu une explication sortant de sa bouche. Il ne pouvait pas croire qu’il le jetait comme ça sans rien dire d’autre que de craché ses ordres comme on parlerait à un chien. Aussi le brun s’assit en tailleur sur le lit et fixa le blond. Sans bouger. Oh non, il n’avait certainement pas l’intention de s’en aller maintenant.

Caïn bouillonnait de rage. Eden refusait obstinément de bouger, il restait là, en face de lui, à le fixer avec ses prunelles trop gorgées d'émotions. Il avait attrapé le cadre et l'avait retourné. Gabriel lui faisait face à son tour. C'était vraiment trop dur.

Coincé entre l'intense regard d'Eden et le sourire mélancolique figé par le temps de Gabriel, Caïn sentait qu'il allait explosé. Il se mit debout et renversa la table de nuit d'un coup d'avant bras, brisant le verre qui recouvrait la photo. La rage le rendait violent et cette fois, rien ne lui donna l'envie de retenir sa pulsion de haine.

Une entaille carmine se découpa dans sa chair, le nectar épais dégoulinant le long de son coude. Tremblant de fureur, il attrapa le pan de draps qui pendait au dessus du sol et l'arracha vigoureusement. Il en déchira un morceau dont il put compresser sa plaie. Il serra les dents en pressant fortement sur la blessure, plus sans doute qu'il ne l'aurait fallu.

La douleur des morceaux de verres qui pénétraient ses chairs n'étaient rien face à la peine qui submergeait son coeur. Par terre, la photo de Gabriel s'était retourné et sur le lit, Eden n'avait pas bougé d'un cil. Il aurait voulu le secouer pour qu'il s'en aille, le jeter par la fenêtre s'il fallait !

Dans un brusque sursaut, le blond fit volte face pour se retourner vers l'armoire. Le miroir qui couvrait la porte renvoyait son reflet déformé par la rage. Aussi Caïn lança un coup de poing, brisant en mille morceau la pièce de verre.

A ces pieds, les débris tranchants se répandaient sur le parquet. Pétris de désespoir, il tomba à genou, pressant ses articulations contre les morceaux de verre acérés. Le sang perla, recouvrant peu à peu ses paumes.

Distraitement, il prit son visage dans ses mains, maculant ses tempes et ses joues de trainées écarlates. Epuisé, meurtri, à bout de force, il se laissa choir contre son armoire. Au coin de ses prunelles, une perle salée menaçait de couler ...

Eden avait observé Caïn piquer sa crise et détruire son mobilier sans esquisser le moindre mouvement. Lorsque le blond tomba à genoux il se leva, ses pieds nu furent coupés par le verre du cadre ainsi que celui du miroir alors qu’il s’approchait de lui. Il s’agenouilla lentement face à lui et caressa sa joue.

« Il ne veut pas que tu souffres. »

Murmura-t-il en prenant une de ses mains dans les siennes. Il l’ouvrit et en sortit les morceaux de verre avec une douceur incroyable. Il embrassa la plaie avant d’ajuster le bandage de fortune. Il fit de même avec l’autre main, indiffèrent de la douleur qui lui irradiait les pieds et le bras. Il leva les yeux vers lui, un peu de sang coulant sur ses lèvres.

Il passa lentement les bras autour de lui et le serra contre lui. Il ne savait pas ce qui l’avait poussé à faire ça mais il l’avait simplement fait pour lui, pour eux, alors qu’une douce flamme brûlait doucement en lui. Il n’avait pas plus peur de la réaction de Caïn qu’il n’avait eu peur dans la ruelle de longues heures auparavant.

Il ne se posa plus de question et appuya doucement ses lèvres contre celles du blond après avoir jeté un coup d’œil au reste du cadre. Gabriel voulait que Caïn soit heureux, où qu’il soit en ce moment. Et Eden avait envie d’essayer de faire en sorte que ce soit le cas, à condition que le blond se la joue moins tragique…Ce n’était pas évident…Vraiment pas…

Il rompit le baiser et fit à nouveau face à Caïn, en attente d’un courroux qui, s’il devait arriver, arriverais plus rapidement qu’un coup de feu. Enfin il espérait bien que ce ne serait pas un coup de feu, il ne manquerait plus que ça, après quoi le blond n’aurait plus qu’à se faire sauter la cervelle. Eden se fichait bien de mourir mais il n’avait pas, mais alors vraiment pas, envie que Caïn ne meure. Ils avaient de toute façon encore pleins de belles choses à vivre, ensemble ou non, bien qu’au fond de lui Eden aurait préféré que ce soit ensemble…

Touché par la sollicitude et la tendresse déférente d'Eden, Caïn n'essaya pas de protester. Il s'abandonna dans les bras du brun, pressant sa figure pleine de sang contre son épaule nue. Lentement, en silence, il laissa couler des larmes de rage et de peine.

"Il ne me l'avait jamais caché. Il l'avait toujours su, il me l'avait toujours dis. Je le savais, putain, je le savais et ... Et ..."

Il ne pouvait rien dire de plus. Les mots restaient bloqués au fond de sa gorge. Les bouffées d'air qu'il avalait goulument lui brûlaient la trachée. Au creux de son ventre, il sentait ses entrailles se tordre. Un signe de tête d'Eden lui signifia qu'il comprenait.

« Il ne veut pas que tu souffres. » murmura-t-il simplement.

Il y avait de la gentillesse dans sa voix, une sorte d'onguent qui pansait ses plaies en un souffle. Ses lèvres se posèrent naturellement sur les siennes et il ne protesta pas. Il n'en avait ni la force ni l'envie.

Après tout, il n'avait pas tord. Même si aujourd'hui il ne pouvait le concevoir, Gabriel lui avait toujours demandé, non lui avait toujours ordonné, d'être heureux et de refaire sa vie après son départ.

Dès le début de leur relation, le jour même de leur mariage, ils avaient échangés un regard lourd lorsque le prête ajouta "jusqu'à ce que la mort vous sépare". Ce jour merveilleux, ses lèvres avaient tremblés et ses yeux avaient coulé. Et comme aujourd'hui, il s'était réfugié l'espace d'un instant au creux de bras tendre et aimant.

Alors que demander de plus pour le moment ? Pourquoi se flageller encore alors qu'il exauçait le dernier souhait de son amour ? Pourquoi s'en vouloir alors qu'il respectait les dernières volontés de Gabriel ?

Il n'y avait aucune raison valable, rien de logique, rien de censé. Et au plus profond de son coeur, il se demandait si avec Eden à ces côtés, il n'était pas temps ...

"Merci" répondit Caïn, susurrant ses mots à l'oreille d'Eden.

Pour l'instant c'était tout ce qu'il pouvait offrir, tout ce qu'il pouvait se permettre. Et pourtant, cela signifiait tellement ...

Suite Ici !